Le Mouvement de la société pour la paix ne compte pas faire de la figuration lors des élections locales du 23 novembre prochain. Le parti d'Abdelmadjid Menasra, malgré «les entraves et obstacles de l'administration» est présent dans 47 wilayas et dans la moitié des assemblées communales. La participation en force du MSP aux prochaines locales se veut comme un signal fort en direction des partis du pouvoir, pour lesquels il constituera un sérieux concurrent. Menasra l'a clairement affiché, hier, lors d'une conférence de presse organisée au siège du parti. Affirmant qu'il «ne contractera aucune alliance», le président du MSP a révélé que sa formation politique «participera avec 720 listes» pour les APC, «soit 47% du total des communes et 20% de plus comparativement aux élections de 2012». Il y a 5 ans, le parti s'était présenté, dans certaines communes, sous la coupe de l'Alliance pour l'Algérie verte (AAV). Pour les APW, le MSP est présent avec 47 listes (absent à Taref) dont 5 ont nécessité la collecte de signatures d'électeurs. Cette même opération «a touché 12 wilayas concernant les listes APC», a précisé Abdelmadjid Menasra qui fait de la réussite lors de ces échéances son objectif n° 1, d'autant plus qu'il s'agit de l'unique rendez-vous avant que sa présidence ne prenne fin à l'horizon du printemps 2018, précédant le congrès national du parti. N'étaient «les réserves de l'administration sur les listes pour des erreurs insignifiantes», dénonce le président du MSP, le parti aurait pu être présent dans plus de communes. Sur ce sujet, «les responsables du ministère de l'Intérieur en charge de l'organisation des élections ont été interpellés à maintes reprises, mais sans écho», s'indigne Menasra, qui regrette «l'attitude de la tutelle dont les représentants ne daignent même pas répondre aux appels téléphoniques». Mais, malgré ce qu'il qualifie d'«obstacles», le président du MSP reste confiant, plaçant son parti dans la posture de concurrent aux listes des partis du pouvoir, le FLN et le RND en l'occurrence. Le seul souci demeure à ses yeux le spectre de l'abstention qui plane sur le scrutin. «On dit que la participation aux élections locales sera plus élevée que celle des législatives. Mais jusqu'à quel niveau ?», s'est interrogé Menasra, décrivant le contexte qui précède le scrutin, caractérisé par «la déception populaire post-élections du 4 mai, la crise financière et le parasitage de l'ambiance électorale par des sujets qui font fuir le citoyen». Pour lui, «il faut une réconciliation entre l'électeur et l'urne». Pas uniquement, car on ne pourra atteindre cet objectif sans une véritable volonté des autorités à assurer la crédibilité de l'opération, plaide Menasra, qui appelle le pouvoir «à ne pas rater l'occasion et organiser un scrutin libre et transparent». «Pas de problème personnel avec Benghebrit» Durant le débat, le président du MSP a nié l'existence de différends entre les militants de son ancien parti dissous le Front du changement (FC) et ceux du MSP, sur la conduite des listes de candidature. «Ce débat n'est pas du tout posé. Nous sommes désormais un seul parti qui est le MSP. Certes, il y a une concurrence, mais pas en relation avec les sigles», a-t-il répondu. Interrogé sur «la vacance du pouvoir», Menasra estime que «le poste du président de la République n'est pas vacant car les dispositions contenues dans la Constitution pour déclarer cette situation ne sont pas réunies». Enfin et au sujet du débat général demandé par son groupe parlementaire au sein de l'APN, à consacrer au secteur de l'éducation, le président du MSP a soutenu que «ce thème revêt une importance capitale». Mais, «à aucun moment, il n'y a intention de faire le procès de la ministre de l'Education avec laquelle nous n'avons aucun problème personnel», conclut-il.