Le Conseil de sécurité a exprimé mercredi à New York son soutien aux efforts déployés par l'envoyé personnel du SG de l'ONU, Horst kohler, pour relancer le processus de paix au Sahara Occidental, qualifiant sa mission de «contribution importante» pour la reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. «Les membres du Conseil de sécurité expriment leur soutien aux efforts de l'envoyé personnel et se félicite de sa nomination et de sa visite dans la région comme une importante contribution pour créer une nouvelle dynamique et un nouvel esprit en vue de faire avancer le processus politique», a indiqué Sebastiano Cardi, président en exercice du Conseil de sécurité, dans des «éléments à la presse» lus à l'issue du premier briefing de Kohler sur le Sahara occidental. Au nom des 15 membres de cet organe onusien, Cardi a «exprimé son appui à la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental, ainsi que sa gratitude» à son ancienne cheffe, Kim Bolduc, nommée début novembre comme représentante spéciale, adjointe de la Monusco (mission de l'ONU en République du Congo). Dans un bref point de presse, l'ambassadeur italien à l'ONU a indiqué que Kohler a livré sa vision de la relance des négociations qui a reçu «un soutien important» du Conseil de sécurité. Il a ajouté que la reprise des négociations a constitué le thème central de ce premier oral de Kohler au Conseil de sécurité. Il y a une sorte de satisfaction par rapport aux rencontres tenues jusqu'ici en vue de relancer ce processus, dira-t-il en substance même s'il reconnaît «la complexité de ce dossier». M. Cardi, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, a indiqué que M. Kohler a communiqué les positions des partis du conflit sur la relance des négociations. Il s'agit «d'une première étape et nous allons attendre qu'il entame son travail», s'est-il contenté de répondre à une question sur le premier déplacement de l'ancien président allemand dans la région qui n'a pas inclus la visite des territoires sahraouis occupés à Laayoune. Contacté par l'APS, le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari, a déclaré que «le nouvel émissaire de l'ONU méritait un soutien plus fort de la part du Conseil de sécurité que celui exprimé aujourd'hui via des éléments à la presse». «Le Conseil avait l'opportunité de manifester le soutien nécessaire à cet envoyé personnel», mais la France l'a empêché d'apporter cet appui, a ajouté M. Boukhari. Le diplomate sahraoui a précisé qu'une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité ou une déclaration à la presse auraient donné le soutien nécessaire au nouvel émissaire onusien. Le rôle que devrait jouer Kohler est un élément important dans le processus de paix au Sahara Occidental mais il ne sera pas décisif sans le soutien du Conseil de sécurité, s'accordent à dire plusieurs observateurs. Avant lui, Christopher Ross a été l'objet d'une opération de sabotage franco-marocaine au Conseil de sécurité et ne pouvait pas aller loin dans sa mission sans le soutien de l'organe onusien. Le secrétariat général, rappelle-t-on, avait réitéré en novembre son soutien à l'envoyé personnel de Guterres après le discours du roi Mohamed VI dans lequel il a affirmé « qu'aucun règlement de la question sahraouie n'est possible en dehors de l'initiative marocaine d'autonomie», mettant en péril le processus de paix onusien. L'ONU, avait alors, indiqué que son représentant personnel allait poursuivre sa mission de médiation conformément au mandat qui lui a été conféré par le Conseil de sécurité. La dernière fois où le Front Polisario et le Maroc se sont installés à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset aux Etats-Unis. Depuis, le processus de paix lancé par l'ONU se trouve dans l'impasse en raison des entraves dressées par le Maroc pour empêcher le règlement du conflit sur la base des principes de légitimité internationale qui garantissent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.