Le président Emmanuel Macron devrait effectuer une visite officielle en Algérie, ce jour, où seront abordés les sujets notamment géopolitiques dont les tensions au Sahel, l'immigration clandestine, et comment intensifier la coopération économique. Cette analyse est un éclairage sur l'urgence d'un « co-partenariat gagnant-gagnant» entre l'Algérie et la France tant sur le plan sécuritaire qu'économique, thème que j'ai longuement abordé dans dans plusieurs médias internationaux (1) Pour le bilan 2016, les pays de l'Union européenne sont toujours les principaux partenaires de l'Algérie (47,47 % des importations et de 57,95 % des exportations). Le principal client étant l'Italie, qui absorbe plus de 16,55 % des ventes, suivie par l'Espagne à 12,33 % et la France, à 11,05 %. Pour les principaux fournisseurs, la France occupe le premier rang des pays de L'UE avec 10,15 %, suivie par l'Italie et l'Espagne, avec respectivement 9,93 % et de 7,69 % du total des importations. Les cinq premiers clients de l'Algérie, au cours des sept premiers mois de 2017, ont été l'Italie avec 3,5 mds usd (16,9% des exportations globales algériennes), suivie de la France avec 2,60 mds usd (12,55%), de l'Espagne avec 2,32 mds usd (11,23 %), des Etats-Unis avec 2,09 mds usd (10,11 %) et du Brésil 1,39 mds usd (6,74%). Quant aux principaux fournisseurs de l'Algérie, la Chine est encore venue en tête avec 5,21 mds usd (19,40 % des importations globales algériennes), suivie de la France avec 2,35 mds usd (8,77%), de l'Italie avec 1,98 mds usd (7,37%), de l'Allemagne avec 1,84 mds usd (6,85%) et de l'Espagne avec 1,75 md usd (6,53%). Pour les des principaux pays clients de l'Algérie et le montant des exportations algériennes vers chacun de ces pays durant les sept (7) premiers mois de 2017, ainsi que l'évolution des exportations algériennes vers ces pays par rapport à la même période de 2016. Selon les données de l'Ambassade, la France est cependant le premier investisseur hors hydrocarbures et le premier employeur étranger en Algérie, représentant 40 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects, pour environ 500 entreprises implantées dont une trentaine de grandes entreprises. Les principaux secteurs porteurs d'emplois et d'activité sont les services financiers (avec la Société Générale et BNP Paribas), les transports (avec notamment la présence d'Air France), le domaine maritime, CMA-CGM, avec un effectif de 400 personnes, est en tête sur le marché algérien, l'hôtellerie-restauration (groupes Accor, Sodexo, Newrest), la distribution automobile à travers Renault et Renault Trucks, le secteur de l'environnement avec Suez Environnement. D'une manière générale, les échanges entre l'Algérie et la France se limitent essentiellement aux hydrocarbures pour la partie algérienne, aux services, notamment bancaires, l'agroalimentaire, les produits pharmaceutiques et les produits issus de l'industrie automobile pour la partie française. Il y a effectivement des aspects politiques qui freinent ces échanges. Certes les échanges commerciaux sont en hausse mais demeurent figés dans leurs structure et sont dérisoires comparées aux exportations et importations des deux pays. La France, dans bon nombre d'affaires en Algérie, est devancée par l'Espagne, l'Italie et la Chine qui prennent des parts de marché de plus en plus en plus importantes. Lors de la 4e session du Comefa, tenue à Alger en novembre 2017, qui a vus notamment la signature de plusieurs accords dont le montage avec Peugeot, dans le domaine de l'électricité en partenariat avec le groupe français Schneider Electric, un consortium chargé d'exploiter et de commercialiser des produits agricoles algériens vers l'Union européenne, le BPTH et les énergies renouvelables, l'Algérie et la France veulent accélérer la cadence de la coopération économique. Car les échanges sont loin des potentialités et elles sont énormes. L'Algérie et la France présentent pourtant l'une et l'autre des atouts et des potentialités pour la promotion d'activités diverses et cette expérience peut être un exemple de ce partenariat global devenant l'axe privilégié du rééquilibrage du sud de l'Europe, par l'amplification et le resserrement des liens et des échanges sous différentes formes. Les échanges entre l'Algérie et la France peuvent être intensifiés dans tous les domaines : agriculture, industrie, bâtiments travaux publics, énergie- services, tourisme- industries- environnement- et éducation, sans oublier la coopération dans le domaine militaire. L'attractivité du marché algérien découle des avantages comparatifs suivants : la proximité géographique des marchés potentiels d'Europe, d'Afrique et du Moyen-Orient; la taille du marché intérieur estimée à environ 41 millions de consommateurs en 2017; des richesses naturelles importantes (pétrole, gaz), ainsi que d'autres ressources minérales non négligeables, peu ou pas exploitées, notamment le phosphate, le fer et l'or; des ressources humaines en grande partie jeunes, qualifiées et abondantes. Autres atouts : l'Algérie a un stock de la dette inférieur de 5,7 milliards de dollars en septembre 2017 et des réserves de change qui clôtureront fin 2017 entre 94/97 milliards de dollars, un programme d'investissement ambitieux 2017/2020 et enfin, les liens historiques et culturels qui unissent l'Algérie et la France. Il s'agit de synchroniser nos actions afin de rapprocher des intérêts économiques et commerciaux des entreprises des deux rives de la Méditerranée, notamment les partenariats publics et privés soutenu, la formation, le transfert de savoir axé sur les innovations. Par ailleurs, n'oublions pas le nombre de résidents d'origine algérienne en France, qui dépasseraient les 4 millions, dont 2 millions de binationaux. Quelque soit son nombre exact, la diaspora représente un élément essentiel du rapprochement entre l'Algérie et la France, car elle recèle d'importantes potentialités intellectuelles, économiques et financières. La promotion des relations entre l'Algérie et sa communauté émigrée doit mobiliser à divers stades d'intervention l'initiative de l'ensemble des parties concernées, à savoir le gouvernement, les missions diplomatiques, les universités, les entrepreneurs et la société civile. La promotion des relations entre l'Algérie et sa communauté émigrée, étant le ciment de l'inter-culturalité, doit mobiliser à divers stades d'intervention l'initiative de l'ensemble des parties concernées, à savoir le gouvernement, les missions diplomatiques, les universités, les entrepreneurs et la société civile. (A suivre) Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international