«La colonisation fait partie de l'histoire française. C'est un crime contre l'humanité», une phrase qui avait marquée la campagne électorale d'Emmanuel Macron, actuellement, président de la République française, «déclaration qu'il avait faite, le 14 février dernier à Alger», alors qu'il faisait la course contre la montre pour devenir le président de l'Elysée. Cette phrase qui fait que la visite d'aujourd'hui d'Emmanuel Macron fait toute la différence de celles de ces prédécesseurs, toute la scène politique s'interroge, le Chef de l'Etat français va-t-il présenter les excuses, officiellement aujourd'hui ? Ou ses déclarations n'ont plus le cas d'être rappelées maintenant, qu'il est président de la France ? Cette visite fait état de beaucoup d'interrogations, dont les réponses se sauront au plus tard dans la journée, lors de la conférence de presse qu'animera Emmanuel Macron à l'hôtel l'Aurassi dans les hauteurs de la capitale. Selon un communiqué de l'Elysée, il s'agit là «d'une séquence franco-algérienne qui va se dérouler cette semaine», mettant en valeur «la profondeur et la densité des relations entre la France et l'Algérie, appelées à se développer davantage». En outre, a-t-on rappelé, «la France souhaite accompagner l'Algérie dans sa vision stratégique de développement». Le Président français sera accompagné du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Ledrian, et du ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, ainsi qu'un nombre d'élus, d'artistes, d'écrivains et de start-uppeurs. Accompagné de cette importante délégation, Emmanuel Macron «aura à s'exprimer sur la coopération, les questions régionales et la question mémorielle», a-t-on précisé, affirmant que l'hôte de l'Algérie «veut marquer le soutien à plusieurs projets entre les deux pays avec une vision renouvelée et partagée de la coopération». L'Elysée a indiqué que cette visite «sera suivie ultérieurement par une autre visite d'Etat qui nécessite, elle, une préparation sans pour autant avancer de date, du fait de la place importante occupée par l'Algérie». L'Algérie «occupe une place importante, une place de passerelle en Méditerranée et en Afrique. C'est un grand pays voisin avec qui nous souhaitons consolider nos relations en raison de sa place singulière», a-t-on souligné, notant que le Président Macron «voulait effectuer cette visite rapidement pour montrer l'importance de ce pays». Emmanuel Macron avait expliqué, en février dernier, que le partenariat franco-algérien «ne peut fonctionner qu'à la condition : de reposer sur des solutions partagées, sur des coopérations de terrain, autour de projets concrets», estimant que «le moment était venu d'engager, aujourd'hui, notre histoire dans un nouveau pacte collectif». En plus de la dimension économique qui va être abordée lors de cette visite, les dossiers du processus de paix au Mali et la sécurisation de la région du Sahel seront à l'ordre du jour, a-t-on précisé à l'Elysée, soutenant que «la coopération entre la France et l'Algérie doit aller plus loin». L'Algérie «possède une expérience dans la lutte contre le terrorisme, notamment, en ce qui concerne les filières terroristes, et contre le radicalisme qui intéresse la France», a-t-on affirmé, relevant «la qualité de partenariat dans ce domaine». Dans un message adressé au président français, à l'occasion de la fête du 14 juillet, le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait réitéré, rappelle-t-on, sa «pleine disponibilité» et sa «volonté résolue» à œuvrer, avec lui, en vue de «consolider davantage la coopération entre l'Algérie et la France et de la porter à la hauteur de la dimension humaine et du partenariat d'exception que les deux pays ont décidé d'édifier ensemble». Dans sa réponse, Emmanuel Macron avait salué «la vision et l'engagement décisif du Président Bouteflika pour le développement du partenariat d'exception» qui unit l'Algérie et la France. «Jamais dans l'histoire les liens entre nos deux pays n'ont atteint un tel niveau d'excellence et de densité», avait-il affirmé.