Le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag a mis en garde le samedi 13 janvier 2018 contre l'initiative américaine d'implanter sur le sol syrien une nouvelle force composée de Kurdes. Ainsi, en constituant cette nouvelle Force de sécurité, les Etats-Unis forment une armée terroriste dans le nord de la Syrie, estime le vice-Premier ministre turc cité par un média. «Au lieu de s'unir avec la Turquie dans la lutte contre Daech, Washington dépêche à l'organisation terroriste YPG (les milices kurdes des Unités de protection populaire), des milliers de poids lourds chargés d'armes et créent la soi-disant Force de sécurité à la frontière syrienne, c'est jouer avec le feu», a-t-il écrit sur compte Twitter. «Sous prétexte de lutte contre Daech, les Etats-Unis forment une armée terroriste en qualifiant cette dernière de force de sécurité. Ce n'est pas une lutte contre Daech et le terrorisme, c'est leur soutien», ajoute le responsable turc. Poursuivant son intervention «Face aux provocations de ce type qui mettent en péril la sécurité de notre pays et de notre région en général, la Turquie prendra des mesures nécessaires. Comme l'a dit notre Président, nous pouvons apparaître une nuit soudainement», a dit Bekir Bozdag. La coalition sous commandement américain a annoncé dimanche travailler avec ses alliés des Forces démocratiques syriennes (FDS) à la formation d'une nouvelle force frontalière forte de 30 000 hommes, qui devrait être en bonne partie composée de miliciens kurdes des Unités de protection populaire (YPG). Dans un courriel adressé dimanche à la presse, le service de communication de la coalition confirme une information du site The Defense Post, qui évoque le recrutement de 15 000 anciens combattants des FDS, l'alliance arabo-kurde qui a notamment repris Raqqa à Daech indiquant que la nouvelle force chargée d'assurer la sécurité aux frontières du territoire contrôlé par ses alliés dans le nord de la Syrie sera placée sous l'autorité des FDS, dont les YPG sont la principale composante, informe-t-on. La Syrie qualifie d'atteinte à sa souveraineté la constitution d'une nouvelle force frontalière sur son sol annoncée dimanche par la coalition sous commandement américain, a déclaré le 15 janvier Damas dans un communiqué publié. «La Syrie condamne fermement l'annonce américaine portant sur la formation de détachements armés dans le nord-est du pays, ce qui constitue une agression ouverte contre la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie ainsi qu'une violation flagrante du droit international», stipule le document cité par l'agence Sana.