Les autorités syriennes ont dénoncé, hier, un projet de «force frontalière» dans le nord-est de la Syrie, parrainé par la coalition internationale antiterroriste, y voyant «une atteinte flagrante à la souveraineté et l'intégrité du territoire syrien, et une violation du droit international». La coalition menée par Washington pour lutter contre le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI/Daech) en Syrie a annoncé dimanche la création de cette «force de sécurité frontalière», mise sur pied en partenariat avec des combattants kurdes et arabes. L'objectif est «d'empêcher la résurgence de l'EI», selon la coalition, qui soutient militairement en Syrie la coalition de combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS). «La Syrie condamne fermement l'annonce américaine concernant la formation d'une milice armée dans le nord-est du pays», a indiqué une source du ministère des Affaires étrangères, citée par l'agence Sana. «La Syrie considère tout citoyen syrien qui participe à ces milices (...) comme un traître à la nation», souligne la source. Le ministère dénonce également «une atteinte flagrante à la souveraineté et l'intégrité du territoire syrien, et une violation du droit international». Les FDS, alliance dominée par la minorité kurde, ont réussi à chasser Daech du Nord et de l'Est syriens, prenant notamment le contrôle de Raqqa. Pour la coalition internationale, la présence du groupe terroriste se limite désormais à quelques poches à travers la Syrie et «une Force de sécurité frontalière puissante va empêcher la liberté de mouvement (de l'EI), et le transport de matériel illicite». La nouvelle force de 30 000 hommes, qui se constituera «au cours des prochaines années», selon la coalition, sera composée à moitié par des membres des FDS et le reste des effectifs seront de nouvelles recrues. Elle sera stationnée le long des frontières internationales à l'est et au nord de la Syrie, qui jouxtent l'Irak et la Turquie, mais aussi sur les lignes de démarcation qui séparent les territoires dominés par les Kurdes du reste du pays. Par ailleurs, la Turquie n'a pas tardé à réagir dimanche, assurant que cette nouvelle force «légitimerait une organisation terroriste», en faisant référence aux Unités de protection du peuple kurde (YPG) qui dominent les FDS, qu'Ankara accuse de lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit en Turquie.