A Annaba où elle était récemment en visite de travail et d'inspection, la ministre de l'Environnement et des énergies renouvelables. Mme Fatma Zohra Zerouati a limité ses déplacements aux étapes où "il faiut bon yt vivre". Là où l'Etat a investi dans la création d'espaces verts sans projection sur le développement des énergies renouvelables. Visite également de sites citadins où la moisson des satisfactions était assurée sans avoir à faire face aux troubles-fêtes que représentent pour elle les gens de la presse. Alors que l'on s'attendait à des instructions fermes pour l'acquisition de moyens d'intervention et le lancement de travaux de protection de l'environnement plus efficients tel l'enfouissement de la conduite Fertial de transport vieillissante et dangereuse des produits pétrochimiques, la représentante du gouvernement s'est limitée à exprimer sa volonté de mieux faire. Telle était l'interprétation à accorder à sa question portant sur la méthode de gestion du jardin citadin à Aïn Achir. «Sera-t-elle à la charge d'un opérateur privé ? » s'est interrogée Mme Zarouati. Quelques centaines de mètres plus loin, la pollution des plages et des parcs verts de la wilaya d'Annaba (dont celle du chef-lieu) est un vécu quotidien de la population. Elle impose des investissements plus importants que la ministre a refusé d'aborder. Ce qui n'a pas été le cas pour le directeur de l'unité Fertial des engrais phosphatés. Il s'est longuement attardé sur cette question dans le discours qu'il a prononcé. Telle qu'explicitée, sa stratégie de prise en charge de divers travaux est très pertinente. Notamment en ce qui concerne la nécessaire prise en charge de la conduite de transfert en aérien de produits pétrochimiques. Ce cadre gestionnaire d'une société mixte privée est allé au-delà de l'appréciation positive de la situation que la ministre a détaillée. Il a appelé à la matérialisation du projet d'enfouissement de la conduite de transport de produits pétrochimiques (complexe Asmidal-Cité Seybouse). Le problème semble avoir été éludé par la représentante du gouvernement. Et pour cause, sa solution nécessite un investissement de quelques neuf millions de dollars. La ministre a estimé que les activités de la société algéro-espagnole «Fertial», ne sont pas polluantes. «Cette société bénéficie des normes ISO 50001. Elle répond à toutes les sollicitations en termes de couverture sanitaire de la population, de sécurité, d'intégrité des installations et respect de l'environnement», a-t-elle argumenté. Au plan des investissements dans les énergies renouvelables, à l'exception de quelques déclarations d'intention et d'une petite installation réalisée à la «ville technologique» de Draa Erich, Fatma-Zohra Zerouati n'a rien révélé sur les intentions de son ministère dans le développement des énergies renouvelables. On ne saura rien des dispositions prises par l'Algérie pour démentir le rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques (Opecst) en France sur la pollution de la mer Méditerranée (France). Ce rapport pointe du doigt l'Algérie «...pour son utilisation de pesticides interdits et ses rejets d'hydrocarbures dans la Méditerranée. Dans ce document sur la pollution de la Méditerranée : «Etat et perspectives à l'horizon 2030, l'auteur indique que l'Algérie continuerait de stocker des pesticides interdits par la Convention de Stockholm. Il signale également que l'Algérie dispose de près de 190 tonnes de pesticides interdits par les conventions internationales, notamment des polluants organiques persistants (POP) comme le DDT. La ministre aurait pu tout de même apporter des clarifications sur le rejet en Méditerranée de 10.000 tonnes/an provenance des raffineries classant notre pays comme étant un facteur polluant tous types de la Méditerranée. Ces rejets seraient principalement dus à des fuites d'exploitation et à des boues toxiques provenant des raffineries. La ministre s'est satisfaite de quelques petits aspects de la pollution et actions insignifiantes de lutte et de préservation de l'environnement. On ne saura rien de ce filet d'eau noire polluée qui, depuis des années, coupe la plage Rizzi Amor (Annaba) en deux à quelques dizaines de mètres d'une station d'épuration d'eau. Rien également sur la date de l'entame des travaux de la mise en terre de la conduite de transport des produits pétrochimiques.