Tout est pratiquement prêt pour la matérialisation du projet de modernisation de la voie ferrée Tébessa-Annaba via Souk-Ahras. Le premier coup de pioche sera officiellement donné au début du mois d'avril prochain en ce qui concerne le premier lot. L'annonce a été faite par le ministre des Travaux publics et des transports ( Mtpt) Abdelghani Zaalane. Ce projet comme plusieurs autres similaires auraient dû être mis en chantier dès l'année 2010. C'est-à-dire au lendemain de la mise à la disposition au profit du même ministère d'une enveloppe financière de 20 milliards de dollars dégagés par leTrésor public. Amar Tou l'avait annoncé lors de sa visite à cette époque à Annaba. Boudjemaâ Talaï l'avait confirmé en mai 2015 dès sa prise de fonctions de ministre en charge de ce même secteur. Récemment contacté, ce responsable a souligné l'impact économique que ne manquera pas de générer, une fois achevée, la modernisation de la voie ferrée des différents projets. Notamment cette voie ferrée de 388 km que représente la ligne minière Annaba-Tébessa via Souk-Ahras. Elle devrait assurer au pays une recette annuelle de plus de 35 milliards de dollars/an résultat du transfert des 10 millions de tonnes de phosphate/an depuis le gisement Djebel Onk et Bled Hedba (Bir Ater) vers l'usine de transformation de Oued Kébérit (Souk Ahras) et Hadjer Essoud (Skikda) et puis Annaba. Il est aussi question de réalisation de projets structurants pouvant permettre une mobilisation judicieuse des moyens pour l'exploitation du gisement de phosphate de Bled Hedba mettant en exergue le caractère stratégique de ce projet. Ce pourquoi, le Mtpt a prévu d'investir 51 milliards DA pour moderniser la voie ferrée Annaba-Tébessa servant de jonction avec Djebel Onk-Oued Kébérit longue de 177 km. Au nombre des projets structurants, il y a la rénovation des rails, l'électrification et le dédoublement de la voie ferrée de cette ligne minière. «Tout est fait pour la réussite de ce méga-projet qui reliera Souk-Ahras à Annaba prévu sur la longue liste des réalisations à engager dans le cadre des investissements ferroviaires», a-t-on affirmé du côté de l'Agence Nationale des Etudes et Suivi de la Réalisation des Investissements Ferroviaires (Anesrif). La même source a révélé que les travaux d'installation du chantier sont avancés à 90%. Il n'y a pas que le ferroviaire qui pose problème dans la gestion des transports dans notre pays. La gestion de la majorité des entreprises publiques dans ce secteur est confrontée à des difficultés. Plusieurs sont concernées par des réformes structurelles telles Air Algérie, Sntf, Sntr, Cnan, Algéries Ferries et bien d'autres. Ces entreprises font face à des difficultés internes. Les multiples et différentes démarches entreprises pour leur permettre d'atteindre un équilibre financier sont restées vaines. A ce niveau, les effectifs et les syndicats n'ont pris aucune initiative depuis des années pour créer une quelconque pression sur les décideurs. Ils paraissaient se satisfaire du salaire qui leur est garanti même avec un bassin minier et une production à l'arrêt ou tournant au ralenti. Les risques de voir s'allonger la durée d'inactivité ne les a pas perturbés. Même si le ministre en charge du secteur a annoncé le lancement des travaux de modernisation de la voie ferrée, il n'y a pas eu de réaction. Et pourtant, le bout du tunnel n'est pas pour demain en raison de l'instabilité de la production. S'ils ne sont pas alarmants, les chiffres révélés par le Mtpt en termes de quantités de produits miniers transportés sont bien moroses. Cette nouvelle sortie du Mtpt donne matière à réflexion sur la manière avec laquelle la problématique est gérée. En accélérant la démarche pour le lancement des travaux de construction et de reconstruction de la voie ferrée, cette institution veut recoller les morceaux et baliser la voie vers une issue de sortie. Les syndicalistes n'y ont pas pris part alors qu'ils sont censés former un rapport de force. A travers la visite de terrain qu'il a effectuée sur le terrain cette dernière fin de semaine, Abdelghani Zaalane marque des points dans le domaine des transports des produits miniers. Pour le reste, on attendra.