Les passagers de la compagnie «Air Algérie» qui se trouvaient au niveau de l'aéroport de Saint-Exupéry de Lyon étaient en colère ce jeudi 28 juin 2018. Ces derniers déplorent la longue et pénible attente dans les queues interminables au niveau de l'enregistrement, le manque d'information, le mauvais accueil et surtout l'absence de responsables à qui ils devraient se plaindre. Malgré la période estivale, il n'y avait pas une influence des grands jours au niveau du terminal N°2 de l'aéroport de Saint-Exupéry de Lyon. Trois vols étaient au programme ce jour-là à destination de Batna, Sétif et Alger. Avant Alger, ce sont les passagers à destination de Batna et Sétif qui avaient été invités à se présenter à l'enregistrement. Deux grandes files se sont formées par les passagers qui attendent de passer au contrôle des passeports et à l'enregistrement des bagages. Les minutes passent mais la file ne semble pas avancer chose qui n'a pas été des gouts des passagers. «Je suis là depuis plus de 40 minutes, la chaine n'a pas bougée du tout», nous a indiqué un sexagénaire. Plusieurs passager s'énervent et décident de rejoindre le comptoir de la compagnie. «Nous avons besoin d'assistance pour nos parents malades qui ne pourraient pas rester debout dans la chaine», a indiqué un passager à la dame qui se trouvait au comptoir. Cette dernière lui demande de voir avec un responsable pour un éventuel passage prioritaire. Ne trouvant pas à quel saint se vouer, les passagers en question n'arrêtent pas de tourner en rond et d'aborder même les passants mais en vain. Un autre passager ses présente au comptoir tout en exhibant sa carte d'invalidité. «Je suis invalide Madame, je voudrais de l'aide pour pouvoir enregistrer mes bagages et passer à l'embarquement. C'est la même réponse de la fonctionnaire d'Air Algérie qui se trouvait à l'arrière du comptoir. A titre humanitaire, nous avons été contraints d'intervenir, sollicitant le concours d'un agent qui se trouvait à côté de la dame qui procédait au contrôle des passeports de venir en aide aux passagers en question. Ce dernier qui nous a demandé de décliner notre identité a accepté de faire passer ces familles en priorité. Notre interlocuteur qui nous a fait savoir qu'il travaillait pour le service «CPC» ne ménage aucun effort pour faciliter aux passagers d'embarquer dans de bonnes conditions. «Ancien «moudjahid» ou pas, vous êtes un passager comme les autres» Parmi les passagers qui ont trouvé des difficultés ce jour-là se trouve un ancien moudjahid et qui exerce en qualité d'Imam à Saint-Etienne en France. Après avoir passé à l'enregistrement, ce dernier n'a pas été autorisé a gardé ses médicaments sur lui. Très connu par les Algériens résidant dans la région stéphanoise, plusieurs passagers se sont solidarisés avec lui. Accompagné par son enfant, il demanda l'intervention de l'agent de «CPC» mais l'informa qu'il ne pourrait rien faire pour lui. «Essayer de voir avec les agents de l'enregistrement», lui a-t-il lancé. Une solution fut trouvée après que l'ancien moudjahid a accepté de placer les médicaments dans une autre valise. Le passager en question revient au comptoir et demanda à la dame qu'il lui a été demandé de régler un excédent de bagages de l'ordre de 60 euros. «Le paiement ne se fait pas chez nous. Adressez-vous au guichet «Avia partener» Monsieur», lui a été répondu. Le document de l'excédent de bagages à la main, le passager rechercha vainement le guichet d'Avia partenaire situé pourtant à quelques mètres seulement du comptoir d'Air Algérie. C'est un citoyen qui a tenu à accompagner l'ancien moudjahid au guichet en question où il s'est acquitté de la somme. Alors qu'il croyait que son calvaire est terminé, il fut une nouvelle fois renvoyé à l'entreprise «Aviapartener» pour payer une seconde somme de 84 euros en plus des 60 euros qu'il a déjà réglé auparavant. Le fait d'avoir présenté sa carte d'ancien moudjahid et d'invalide n'a rien changé à la donne. «Que vous soyez ancien moudjahid ou pas, vous êtes un passager ordinaire comme les autres», lui a-t-on répondu. «Après des palabres, il a été obligé de payer la seconde somme. Se sentant lésé et malmené, il demanda à rencontrer le chef d'escale mais sans résultat. Ce fut le même cas pour plusieurs autres passagers qui avaient demandé de rencontrer le chef d'escale. «Il n'est pas là, leur a-t-il été répondu». «La compagnie Air Algérie nous a habitué à mieux» «Nous avons choisi de voyager avec «Air Algérie» uniquement parce que c'est une compagnie nationale, et ce malgré que les prix chers au monde», nous a déclaré une passagère Algérienne. Cette dernière devait ajouter que toute sa familles et proches voyagent avec la compagnie nationale. «Même si nous sommes des binationaux et nous habitons en France, nous ne pouvons pas tourner le dos à la compagnie de notre pays, ce serait une trahison», a-t-elle fait savoir. Plusieurs passagers ont participé à ce dialogue inopiné. «La dame a raison, nous sommes des Algériens et nous devons voyager avec notre compagnie» ont-ils déclarés. Par le biais de notre journal, nos interlocuteurs ont voulu adresser indirectement un message aux hauts responsables. «L'image d'Air Algérie a été souillée par certains de ses employés surtout des dirigeants censés donner le meilleur d'eux-mêmes pour servir la compagnie. A ce même sujet, les mêmes passagers algériens dont la majorité réside dans les départements du Rhône Alpes, Loire et Haute Loire étaient unanimes : «La compagnie nous a habitué à mieux, dans un passé encore récent». «La presse nationale dérange même à l'étranger» Au moment où nous continuions à s'entretenir avec les passagers, il semble que cet état de fait n'a pas été du gout de certains qui n'ont pas manqué de signaler notre présence aux services de sécurité. Interpellés par la police, nous étions obligés de montrer «patte blanche. Après la vérification de notre identité et la carte professionnelle, il nous a été souhaité bon courage. Enfin, même à l'étranger, la presse nationale dérange alors que nous faisons uniquement notre devoir, celui d'informer. Malgré nos efforts, nous n'avons pas réussi à rentrer en contact avec un responsable d'Air Algérie au niveau de l'aéroport. Il est de même pour le représentant général «Centre Est» dont le siège est à Lyon. «Vos coordonnés ont été transmises à notre directeur. Dans le cas où c'est urgent, veuillez prendre attache avec notre service de communication à Alger», nous a été répondu par le secrétariat.