Je tiens à rendre hommage à la patience et à la sagesse de la clientèle de notre compagnie. Nos passagers, en ces moments d'incertitude, ont fait preuve d'une grande maturité. Paris. De notre bureau Ils ont compris que nous ne sommes pas responsables de leurs désagréments », nous a affirmé le représentant d'Air Algérie pour Paris et la région Nord, Abdelkrim Benahmed, joint à la mi-journée à Orly où il se trouvait depuis 7h. Les autorités françaises de l'aviation civile ont autorisé cinq corridors aériens mis à la disposition des compagnies desservant Orly, dont Air Algérie, mais qui peuvent être fermés à tout moment si la situation venait à se dégrader ou, à l'inverse, en augmenter le nombre en cas d'amélioration. C'est un programme assez restreint. Dès 8h, hier matin, les aéroports situés au nord d'une ligne Nantes-Nice, dont Orly et Roissy, ont rouvert partiellement. Au sud de cette ligne, Nantes compris, les aéroports demeurent ouverts. Lyon-Saint-Exupéry et Lyon-Bron ont rouvert dès lundi à 20h. Le suivi de cette situation est assuré par Air Algérie, au même titre que toutes les compagnies concernées, minute par minute. « Nous avons renforcé nos équipes et notre personnel aux comptoirs d'accueil pour répondre aux sollicitations de nos passagers », a affirmé M. Benahmed, ajoutant que « cette journée est une journée-test ». Il nous signale le départ, depuis Orly, d'un avion d'Air Algérie vers Alger, le vol AH 1009 à 11h10 (au lieu de 9h10 habituellement) qui était bloqué à Orly depuis jeudi soir (El Watan de samedi 17 avril). Le responsable d'Air Algérie a noté que l'enregistrement et l'embarquement des passagers se sont effectués dans le calme. A noter l'arrivée du vol Sétif-Paris Orly à 11h45 et Béjaïa-Paris Orly aux alentours de 12h. Mais « à l'heure où je vous parle (12h50, ndlr), je n'ai aucune certitude que ces deux avions pourront repartir dans la journée. Il nous faut attendre que des corridors se libèrent pour pouvoir procéder à l'enregistrement et à l'embarquement de passagers ». Quand bien même dans les jours à venir la situation redeviendrait normale, il faudra gérer tout le passif. Mais cela ne semble pas inquiéter outre mesure le responsable d'Air Algérie : « Qu'on nous accorde des autorisations de vol. Pour le reste, nous savons faire », nous dit-il en souriant. M. Benahmed souligne la compréhension des passagers qui ont, pour la plupart, accepté de reporter leur voyage ; très peu se sont fait rembourser leur billet. Quant aux plus pressés, ils ont tenté d'autres voies et moyens. Parmi les priorités retenues figure le rapatriement de 18 dépouilles, dès que la possibilité se présentera. « Nous avons demandé aux accompagnateurs d'en désigner un parmi les proches et aux autres d'attendre de meilleures conditions de transport. » Les compagnies aériennes françaises devaient tenter d'assurer 75% des vols long-courriers hier, au départ de Paris, a déclaré le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, mais la situation reste floue sur les prochains jours à l'approche d'un nouveau nuage de cendres, annoncé lundi soir sur le ciel britannique. « Nous avons une bascule météo a priori favorable à partir de vendredi matin, mais le volcan continue à émettre ces particules extrêmement fines qui sont extrêmement dangereuses », a-t-il souligné. « Il faut bien avoir en tête que nous sommes toujours dans une situation de crise (...). On ne passe pas tout d'un coup à une situation normale », a insisté le ministre. La priorité est donnée aux passagers « dans une situation désespérante », a rappelé lundi M. Borloo. « Je demande instamment à tous ceux qui en ont la capacité de ne pas prendre l'avion, dans un sens ou dans l'autre, à tous ceux qui peuvent différer leur retour, d'accepter de le différer », a-t-il déclaré. Le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, Hervé Novelli, a assuré que la France n'hésiterait pas à fermer à nouveau son espace aérien s'il le fallait.