Les élus du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ont accusé, mardi, l'administration d'être à l'origine du blocage de la zone industrielle de Souamaa, à Mekla, à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. «Sept années après son inscription et six ans après sa concrétisation officielle, le projet de création d'une zone industrielle, malgré son importance pour notre wilaya, n'a pu voir le jour et demeure toujours bloqué sans avoir connu la moindre avancée», a indiqué le président du bureau régional de cette formation politique. S'exprimant lors d'une conférence de presse organisée au siège du bureau régional de Tizi Ouzou, en présence des députés du parti, Malik Hessas, a mis en avant l'importance, capitale, que revêt ce projet pour le développement économique et social de la région. «De nombreuses réunions ont été organisées à notre initiative pour faire évoluer la situation mais la position, intransigeante et négative, de l'administration est faite pour décourager les volontés les plus tenaces», observe-t-il. «Nous avons, a-t-il poursuivi, la conviction que l'administration bloque, sciemment, et en connaissance de cause, le projet de réalisation de la zone industrielle de Souamaâ pour qu'il ne voit pas le jour.» Les propriétaires terriens ne sont pas opposés à la création d'une zone industrielle. «Forts d'une décision de justice définitive rendue en leur faveur, ils réclament simplement leur droit à être indemnisés pour les terres de leurs aïeux», relève M. Hessas, précisant qu'une enveloppe financière d'un montant de 2,45 milliards de DA est prévue pour l'indemnisation des terrains à exproprier. Ne pouvant, dans un premier temps, empêcher l'inscription de ce projet, l'administration fait mine, a soutenu le député Yacine Aissiouène, de jouer le jeu puis, a-t-il dit, adpote une autre stratégie qui consiste à bloquer sa concrétisation sous de fallacieux prétextes sans aucun fondement juridique. «L'objectif de cette démarche est double. L'administration poursuit sa politique d'entrave au développement de la région à l'instar de ce que subit le groupe Cevital à Bejaïa et, alimente son discours selon lequel c'est la population de Kabylie qui bloque les nombreux projets inscrits par l'Etat, bienveillant», a-t-il indiqué. Pour le député du RCD, l'administration instruit ce dossier à charge et lui donne l'orientation qui l'arrange, considérant que la légalité et les droits des citoyens sont carrément balayés. «C'est un abus de pourvoir caractérisé. Dans un premier temps, l'administration refuse de reconnaître une décision de justice rendue par un tribunal colonial en 1895 et dans le même temps, pour justifier la nature domaniale, cette même administration fait valoir le senatus- consulte établi en 1863», dit-il. Dans un second temps, la direction des domaines, acculée, revient, a-t-il pouruivi, sur sa première version et avance comme argument du refus de la cette décision de justice, le fait que ce jugement n'ait pas fait l'objet de formalités de publication. «Les formalités de publication ne pouvaient se faire à cette époque-là, elles n'ont été instituées par l'administration coloniale qu'à compter de 1959. Après l'indépendance, c'est l'ordonnance de décembre 1962 qui a rendu indispensables les formalités de publication», a-t-il relevé encore. L'immeuble de 350 ha dont il s'agit se trouve, rappelle-t-on, sur le territoire du village d'Aït Zellal du douar Beni Bouchaib, dans la commune de Souamaa, à Mekla (Tizi Ouzou), plus précisément au lieu-dit Tala Ali, et les propriétaires avaient toujours joui et cultivé ces terres d'une façon paisible, publique et continue.