«La stratégie nationale de lutte contre l'analphabétisme a donné lieu au recul du taux d'illettrisme de plus de 22% à 09,44% à échelle nationale, selon les dernières données de l'ONAEA établies au mois de juillet dernier». Autrement dit : plus de trois millions d'Algériens ont été affranchis de l'illettrisme depuis le lancement de cette stratégie. C'est ce qu'a affirmé samedi à Tindouf, Kamel Kherbouche, directeur de l'Office national d'alphabétisation et d'enseignement pour adultes (ONAEA), cité par l'APS. Il intervenait lors de la Journée mondiale d'alphabétisation, célébrée le 8 septembre et dont les festivités officielles en Algérie sous le thème «Alphabétisation et développement des compétences», ont regroupé, au centre culturel islamique de la ville de Tindouf, de nombreux organismes, associations et acteurs de la société civile. Des expositions ont mis en exergue les statistiques et données sur le développement de la stratégie nationale d'alphabétisation, en plus des activités du mouvement associatif activant dans ce domaine. Kamel Kherbouche a cité plusieurs chiffres significatifs de cet effort d'alphabétisation : l'inscription et la réinscription, ont concerné en 2017, au niveau national, 422.289 apprenants, des deux sexes et plus de 4 millions de personnes depuis la mise en œuvre de cette stratégie nationale ; insertion en 2017, de 12.000 apprenants au palier primaire, 2.139 à l'enseignement à distance et 2.448 dans le secteur de la formation professionnelle ; 1.253 personnes ont été inscrites en langue amazighe à travers 23 wilayas. Une convention de partenariat entre l'Algérie et l'Union Européenne vise la modernisation des programmes d'alphabétisation destinés à la femme rurale, et un partenariat entre l'ONAEA et l'Office national d'enseignement et de formation à distance, permet la création d'une passerelle éducative entre les deux offices pour aplanir les contraintes entravant l'enseignement des apprenants à distance. De son côté, la présidente de l'association Algérienne d'alphabétisation «IQRAA», Aicha Barki, a appelé à la reconduction des programmes d'apprentissage qui, a-t-elle dit, permettront le placement des alphabétisés, ajoutant que l'association «œuvre à mettre au point un programme efficace pour assurer l'insertion sociale des affranchis de l'illettrisme.» Elle a appelé les familles algériennes à «inciter leurs enfants à l'enseignement pour au moins une durée de six ans», avant de solliciter les pouvoirs publics à instaurer des «mesures coercitives obligeant l'enseignement aux enfants pour mettre ainsi un terme au fléau de l'illettrisme en Algérie». Par ailleurs, on sait que les responsables des maisons de jeunes des différentes wilayas ont été sollicités pour ouvrir des classes d'alphabétisation.