Le Directeur général de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), Tidjani-Hassan Haddam, a assuré, jeudi, sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale, qu'il "n'a jamais été question de remettre en cause le système de tiers-payant, basé sur la carte Chiffa". Il a rappelé que le fondement du système algérien est social, tel que c'est réaffirmé dans la nouvelle Constitution à travers son article 69 qui stipule que le droit du travailleur à la sécurité sociale est garanti par la loi. Tidjani-Hassan Haddam fait remarquer que le système algérien de sécurité sociale protège au mieux les travailleurs. Il rappelle également que la CNAS est équilibrée sur le plan financier. Mais, ajoute-t-il, il faut regarder notre système de sécurité sociale dans sa globalité. Il est basé, précise-t-il, exclusivement sur la cotisation des assurés sociaux qui est recouvrée par la CNAS qui la répartit. Tidjani-Hassan Haddam indique que la CNAS recouvre à travers ces cotisations un peu plus de 1.000 milliards de DA dont 52% sont destinés pour les pensions de retraite, 42% aux assurances sociales et aux prestations alors que le reste est dispatché entre l'assurance chômage et le Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS). Haddam a expliqué que les recouvrements de la CNAS arrivent à combler ses dépenses, ce qui lui a permis d'avoir, au fil des années, une trésorerie "importante" et de soutenir en 2015, 2016, 2017 (un peu plus de 800 milliards de DA) la CNR dans le cadre de la solidarité et l'entraide inter-caisses. Il insiste sur le droit de tout travailleur à une protection sociale en Algérie. Il apporte quelques éclaircissements à propos de la déclaration du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Concernant le système national de sécurité sociale, il fait observer que l'une des raisons de son "déséquilibre" est de compter deux cotisants pour un retraité, estimant que, dans tous les pays du monde, un système de sécurité sociale fonctionnant sur la base de deux cotisants pour un retraité ne peut être viable. C'est ce qui explique, dit-il, les difficultés de gestion de la Caisse nationale de retraite pour pérenniser la pension des retraités, ce qui n'a pu être fait qu'avec l'aide de la CNAS. Pour y remédier, le DG de la CNAS a plaidé pour une réflexion devant permettre d'apporter "des sources additionnelles", estimant qu'à travers le monde, les caisses de la sécurité sociale qui sont pourvues uniquement grâce aux cotisations des employés connaissent des déficits financiers. "Il faut penser à une fiscalisation et à une budgétisation par l'Etat, pour pouvoir assurer la pérennité de notre système de sécurité sociale", a-t-il suggéré. Par ailleurs, il affirme que l'accès aux soins dans les hôpitaux ne peut pas être remis en cause du fait que le patient ne possède pas la carte Chiffa, précisant que cette carte "est un moyen d'identification de la personne et un des éléments de lutte contre l'informel, face auquel un travail de sensibilisation et d'accompagnement est mené par la CNAS pour débusquer aussi bien la non-déclaration et la sous-déclaration". Pour le DG de la CNAS, aucun acquis des assurés sociaux "ne sera touché" aussi bien en termes de remboursement, de système de protection sociale, du libre accès aux soins qu'en termes de gratuité des soins. Un travail se fait pour faire évoluer le système de sécurité sociale et intégrer des remboursements qui n'existaient pas notamment pour les personnes aux besoins spécifiques.