Le secrétaire général du Haut-commissariat à l'amazighité (HCA), Si Hachemi Assad, a estimé que le colloque international «Syphax et la rencontre de Siga 206 av J.-C», ouvert samedi à Aïn Témouchent, s'inscrit dans le cadre du parachèvement du processus de réhabilitation de l'amazighité dans notre pays. Présidant l'ouverture de ce colloque, Si Hachemi Assad a rappelé que cet événement scientifique international intervient dans une conjoncture «favorable marquée par la consécration de Yennayer fête nationale et journée chômée et payée et la promulgation de la loi organique portant création de l'académie algérienne de la langue amazigh». Le même orateur a estimé que «ces importants acquis pour la Nation sont la consécration d'un long processus de reconnaissance de l'amazighité grâce à la volonté politique prônée par les décisions du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui veille à renforcer les composantes de l'identité nationale dans ses dimensions musulmane, arabe et amazigh, inscrites dans la constitution amendée de mars 2016». Il a précisé que la HCA «demeure une partie efficace dans le processus de protection et de valorisation du patrimoine historique et archéologique» de notre pays, en organisant des séminaires et colloques similaires autour d'autres figures historiques «dignes d'être honorées» comme la rencontre internationale dédiée au roi Massinissa en septembre 2014 à El Kharoub et le séminaire sur le thème de «Jugurtha résistant à Rome» organisé en août 2016 à Annaba. De son côté, le représentant du ministère de l'éducation nationale, Nedjadi Mekessam, a estimé que cette rencontre "permettra de mettre en exergue un pan de l'histoire nationale, concernant particulièrement la wilaya d'Aïn Témouchent. Il a mis l'accent à l'importance accordée par le gouvernement et le ministère de l'Education pour généraliser l'enseignement de tamazigh signalant qu'en 2014, l'enseignement de cette langue a été limité à 11 wilayas et alors qu'en 2018, son enseignement est appliqué dans 44 wilayas et l'opération se poursuit au niveau national. La wali d'Aïn Témouchent, Mme Labiba Ouinez, a salué l'importance de ce colloque qui «met en exergue un important volet de l'histoire de l'Algérie en faisant découvrir l'époque du royaume de Massaessyles, le roi Syphax et le traité de Siga». Elle a appelé, à cette occasion, les historiens et académiciens à approfondir la recherche scientifique sur cette période. Hareche, professeur d'histoire et de civilisations anciennes à l'université d'Alger, a déclaré à l'APS, en marge des travaux de cette rencontre : «Nous devons aujourd'hui corriger l'histoire de cette époque écrite par des Grecs et des Romains et l'école occidentale, et appeler nos étudiants à retrousser les manches pour rétablir la réalité historique». «L'histoire ancienne écrite jadis par des Grecs et des Romains et aujourd'hui par des Occidentaux, notamment les Français, doit être réécrite suivant une nouvelle vision critique des anciennes sources», a-t-il souligné. «Ce colloque constitue également une opportunité pour les étudiants de doctorat participants de concevoir que la voie est parsemée de difficultés», a encore indiqué M. Hareche, ajoutant que cette rencontre organisée par le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) sous le haut Patronage du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, est «une feuille de route» pour les chercheurs participants afin de leur permettre d'apporter des éclairages aux thématiques proposées au débat. L'académicien a salué les démarches du HCA visant à valoriser la dimension civilisationnelle et historique de l'identité nationale, soulignant que le choix de ce thème est axé sur la dimension historique de la région de Siga et la force de personnalité du roi Syphax, perçu comme médiateur par Carthage et Rome à l'époque. La cérémonie d'ouverture de ce colloque, organisé par le HCA a été marquée par l'inauguration d'une exposition traitant de l'époque numide et d'autres phases de l'histoire ancienne et contemporaine du pays, mise sur pied en collaboration avec le Centre national de recherche en archéologie. Une exposition d'ouvrages historiques et littéraires rédigés en tamazigh est proposée aux participants et visiteurs par l'association «Numidia» de la wilaya d'Oran. Les travaux de cette rencontre se poursuivront trois jours durant, avec au programme 28 communications que donneront des universitaires et chercheurs nationaux et étrangers, rappelle-t-on.