Selon les conclusions d'un examen indépendant des opérations de la mission onusienne, commandé par l'ONU, le Maroc «continue de compromettre le fonctionnement pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) via des conditions administratives» qui altèrent le mandat de cette Mission. A travers l'audit mené par l'experte indépendante, Diane Corner, des réserves ont été exprimés concernant certaines conditions administratives imposées à la Mission par le Maroc, indiquer le rapport de l'ONU sur le Sahara occidental. Rendu public mercredi soir à l'occasion des premières discussions sur la situation au Sahara Occidental prévues jeudi au Conseil de sécurité, le rapport de l'ONU fait état des résultats de cet audit indépendant conduit par l'ancienne représentante spéciale de la Minusca en Centrafrique. Dans ce registre et en référence aux conclusions de cet examen, l'institution onusienne pointe «l'insistance du Maroc pour que les véhicules de la Minurso portent des plaques d'immatriculation marocaines et non pas de l'ONU, et pour que les passeports soient tamponnés à Laâyoune». Aussi, et selon les recommandations de Guterres, dans ce rapport, si le rôle de la mission a été décisif dans la surveillance du cessez-le-feu, il n'en demeure pas moins que ses capacités techniques nécessitent des améliorations pour l'aider à mener ses activités de suivi et d'atténuation des conflits. Par ailleurs, ledit rapport indique également que les agissements du Maroc durant la période couverte par ledit rapport étaient courants. Dans ce contexte, la Minurso a constaté six violations de l'accord militaire no 1 par l'armée royale marocaine, qui viennent s'ajouter aux dix violations persistantes. Alors que deux de ces violations avaient un caractère général, trois consistaient en ce que l'accord militaire no 1 définit comme des «renforcements tactiques» et la dernière était une violation de la liberté de mouvement, détaille le rapport de l'ONU. Dans ce contexte, une patrouille terrestre de la Minurso a constaté, fin mars 2018, que l'armée royale marocaine reconstruisait un mur de sable crée en 1987 à proximité de Mahbas. L'Onu précise que les autorités marocaines ont poursuivi en 2018 les travaux de construction malgré le refus opposé par la Minurso aux trois demandes de reconstruction formulées par le Maroc en 2017. Plus précis encore, ledit document souligne que «La Minurso avait refusé toutes les trois demandes (du Maroc) au motif que la reconstruction d'un mur existant précédemment constituerait un renforcement en violation de l'accord militaire no 1». La Mission onusienne a découvert qu'un nouveau mur plus grand (3 à 4 mètres de haut et 8 à 10 mètres de large) était en construction au-dessus d'un mur existant haut de 1 à 1,5 mètre, qui suit un parcours de 63,8 kilomètres du nord au sud et est parallèle au mur de sable. A ces violations, l'ONU relève que la mission avait également constaté plusieurs nouveaux postes d'observation, ainsi que quatre entrées permettant l'accès entre les unités situées près du mur de sable. «Vers fin mai 2018, la Minurso a relevé la présence de 13 nouveaux postes d'observation de l'armée royale marocaine à une distance d'environ 15 kilomètres du mur de sable à Bir Gandouz, dans la partie sud du territoire». Ainsi, cette question a-t-elle été renvoyée au groupe de travail sur les violations, qui a jugé que les postes constituaient une violation de l'accord militaire no 1, affirme l'ONU. Enfin, pour conclure, le rapport ajouté que d'autres patrouilles terrestres de la mission ont découvert 10 nouveaux postes d'observation dans des localités voisines, qui étaient encore en cours d'examen par le groupe de travail sur les violations au moment de l'élaboration du présent rapport.