Le 23e Salon international du livre d'Alger (Sila), prévu du 29 octobre au 10 novembre à Alger, augure d'une rentrée littéraire riche en nouvelles publications portées par des maisons d'éditions algériennes prometteuses qui donnent rendez-vous au public pour renouer avec l'univers du livre. Onze jours durant, écrivains et éditeurs iront à la rencontre du public algérien à la faveur de l'évènement culturel le plus fréquenté et le plus attendu de l'année qui verra le retour de grands noms de la littérature algérienne, l'arrivée d'un nombre important de nouvelles plumes ainsi que la participation de jeunes maisons qui confortent leurs places dans le monde algérien de l'édition. Les auteurs algériens les plus en vue à l'instar de Maïssa Bey, Yasmina Khadra, Kamel Daoud, Waciny Laredj, entre autres, signeront leurs nouvelles publications alors que des maisons d'édition nouvellement créées proposent des catalogues assez étoffés. Malgré la défection, selon le commissariat du Salon, de 19 éditeurs algériens, beaucoup d'autres parmi les plus anciens y participent attestant année après année leur apport au monde du livre à l'image de Barzakh, Casbah, Chihab, Mim, El Ikhtilef, ou encore des éditions El Kalima. Des éditeurs comme «El Djazaïr Taqraa» (créée en 2017) et «Bouhima» dont c'est la première participation au Sila, annoncent un catalogue totalisant plus d'une centaine de titres parmi lesquels de premières expériences d'écriture. En invité d'honneur, la Chine prend part au 23e Sila et annonce l'exposition de plus de 10 000 ouvrages majoritairement traduits vers l'Arabe et le Français et dédiés à la culture chinoise traditionnelle, à l'apprentissage de la langue chinoise ou encore aux sciences et technologies. Plus de 40 maisons d'édition, et six auteurs dont «Mo Yan», lauréat du prix Nobel de littérature, devront animer des rencontres avec le public au stand de la Chine où seront exposées pas moins de de 2500 titres en mandarin (langue officielle de la Chine). Plus de 90 invités, entre écrivains, romanciers et historiens dont 65 Algériens, sont attendus à cet rendez-vous phare qui des visiteurs de toutes les régions d'Algérie. L'édition 2018 du salon du livre est également dédiée à la mémoire des auteurs algériens disparus ces derniers mois, comme le romancier Noureddine Saâdi, le critique Cheribet Ahmed Cheribet, le poète Athmane Loucif, les moudjahidines et auteurs Mustapha Tounsi et Mohamed Sahnoun, ou encore le romancier Hafnaoui Zaghez. Un programme sans grandes nouveautés Pas moins de 1015 maisons d'édition (972 en 2017) dont 276 algériennes (314 en 2017) exposant quelque 300 000 ouvrages (230 000 en 2017) entre littérature, livres universitaires et de livres de jeunesse sont annoncés au Sila 2018. Depuis sa reprise en 2000, après une interruption de plusieurs années en raison du terrorisme -dont les victimes parmi les intellectuels et hommes de culture se comptent par dizaines- le salon a réussi à se hisser au premier rang des évènements culturels en terme de fréquentation, avec 1.7 million de visiteurs en 2017. Hormis ce chiffre, aucune statistique, ni recherche n'ont été fournies sur la circulation du livre, l'importance du lectorat ou encore les préférences des lecteurs ou acquéreurs de livres au fil des années, une mission dévolue au Cnl (Centre national du livre, crée en 2009). De même, les rencontres proposées aux visiteurs n'apportent aucune nouveauté, se limitant à reconduire les thèmes et les concepts habituels, comme un focus sur l'histoire prévu le 1er novembre, dédié cette année au 60e anniversaire de la création du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) en 1958, l'espace "Esprit Panaf", les "Estrades" animées par des écrivains algériens et étrangers, ou encore la 10e rencontre euro-maghrébine des écrivains organisée par la délégation de l'Union européenne à Alger. Ouvert au public du 30 octobre au 10 novembre au Palais des expositions des Pins-maritimes (Safex, Alger), le 23e Sila s'ouvre officiellement lundi.