Le torchon brûle entre Paris et Washinggon suite aux tweets de Donald Trump mardi contre Emmanuel Macron dans lesquelles il a été virulent en traitant la France de pays le «plus nationaliste». Deux jours après avoir assisté à Paris à la cérémonie commémorative du centenaire de la signature de l'armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale, le président américain a écrit sur son compte Twitter que «le problème est qu'Emmanuel Macron souffre d'une très faible cote de popularité en France, 26 %, et un taux de chômage de près de 10 %», soulignant qu' «il n'y a aucun pays plus nationaliste que la France», en réponse aux propos de Macron qui a dit lors de la cérémonie que «le patriotisme est l'exact contraire du nationalisme (et que) le nationalisme en est sa trahison». Durant la commémoration du centenaire, Donald Trump donnait dimanche l'impression très contrarié avec un «regard noir», a-t-on constaté. Le point de discorde est la proposition, la semaine passée, du président français de créer une armée pour «protéger» l'Europe contre la Chine, la Russie et même les Etats-Unis dans le domaine du cyberespace. Une proposition jugée par le président américain de «très insultante», mais elle a été soutenue par la chancelière allemande Angela Merkel. «Nous devons élaborer une vision nous permettant d'arriver un jour à une véritable armée européenne», a déclaré mardi Angela Merkel devant les eurodéputés. Mais le président de la première puissance mondiale ne l'entend de cette oreille en ironisant dans un tweet sur l'occupation allemande de la France pendant la Deuxième Guerre mondiale. «Comment ça a marché pour la France ? Ils commençaient à apprendre l'allemand à Paris avant que les Etats-Unis n'arrivent», a-t-il écrit. L'Elysée a refusé tout commentaire sur les tweets de Donald Trump. «Nous nous refusons à tout commentaire», a indiqué mardi la présidence française, quelques minutes après la publication des tweets du président américain, qui a également écrit que le président français «a suggéré la création de leur propre armée pour protéger l'Europe contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Mais c'était l'Allemagne dans la Première et la Seconde Guerre mondiale». Sur le plan de la coopération bilatérale, Donald Trump a également critiqué la politique commercial de la France vis-à-vis des produits américains. «Le problème est que la France rend la tâche très difficile aux Etats-Unis de vendre son vin en France et applique des tarifs élevés, alors que les Etats-Unis rendent ça facile pour les vins français et appliquent de très bas tarifs», a-t-il dit. Emmanuel Macron n'est pas le premier chef d'Etat à avoir subi l'ire du président américain. Avant lui, Donald Trump avait fustigé l'Allemande Angela Merkel, la Britannique Theresa May et le Canadien Justin Trudeau. En tout cas, cette attaque frontale de Trump contre Macron est venue briser, de façon brutale, les relations amicales qu'entretenaient les deux chefs d'Etat juste après l'élection de Donald Trump, a-t-on relevé à Paris.