L'Algérie «se rapproche un peu plus de son objectif d'autosuffisance alimentaire» et pourrait mettre un terme à l'importation de produits agricoles d'ici trois ans. Selon un rapport d'Oxford Business Group (OBG) consacré à l'agriculture algérienne, L'Algérie a enregistré une production céréalière record au cours de la campagne agricole 2017/2018, récoltant 6,1 millions de tonnes de céréales entre juillet 2017 et juin 2018, soit une augmentation de 74% par rapport aux 3,5 millions de tonnes récoltées au cours de la saison précédente, a rappelé l'OBG citant l'annonce faite par le ministre de l'Agriculture, du Développement Rural et de le Pêche, Abdelkader Bouazghi. Cette forte production a permis à l'Algérie d'atteindre, avant l'heure, l'objectif de produire 5,3 millions de tonnes de céréales par an avant 2022, a indiqué la même source, ajoutant que les récoltes de légumes ont également été abondantes, note le rapport. La production nationale de pois-chiches a atteint 34.000 tonnes pendant la saison 2017/2018, contre 12.300 tonnes en 2001, tandis que la production annuelle de lentilles est passée de 458 tonnes à 30.000 tonnes au cours de la même période. En janvier 2018, A. Bouazghi a déclaré que l'Algérie est alors en mesure de répondre à environ 70% de la demande alimentaire nationale. Le ministre a ajouté qu'un maintien de ce niveau permettrait au pays de mettre fin à l'importation de produits agricole dans les trois ans. La hausse de la production coïncide également avec une importante augmentation des recettes d'exportations des produits agricoles, souligne OBG qui fait référence à Ali Bey Nasri, le président de l'Association Nationale des Exportateurs Algériens, qui avait déclaré que la valeur des exportations agricoles avait grimpé de 50% en glissement annuel au cours des premiers mois de 2018. Selon ses prévisions, les recettes d'exportations atteindraient de 75 à 80 millions de dollars à la fin de l'année 2018, contre 57 millions de dollars en 2017. La hausse de la production intervient à la suite d'investissements publics qui se seraient élevés à 2.500 milliards de dinars (18,2 milliards d'euros) au cours des vingt dernières années, l'agriculture étant considérée par les responsables politiques comme un secteur-clé de la stratégie gouvernementale visant à doper la croissance hors hydrocarbures, ajoute OBG. Le secteur agricole contribuait à quelque 13% du PIB, employant 10,8% de la population active. Dans le cadre du Nouveau Modèle de Croissance publié mi-2016 par le gouvernement, les autorités visent une croissance annuelle moyenne de 6,5% pour le secteur entre 2020 et 2030.