«L'Algérie cherche à revigorer le secteur agricole du pays (secteur dominant à une époque) afin de garantir la sécurité alimentaire nationale et de fournir des emplois à un segment important de la population » souligne Oxford Business Group, (OBG), dans son dernier briefing sur l'Algérie. S'appuyant que les chiffres du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, le cabinet londonien indique qu'au cours des 30 dernières années, la production agricole a chuté d'environ 30%. « Cette baisse a eu lieu malgré les hauts niveaux d'investissement et le soutien des prix assurés par le gouvernement, ainsi que les avancées de la technologie et des sciences liées à l'agriculture » relève OBG, indiquant que jusqu'à 70% des apports caloriques quotidiens des Algériens proviennent d'aliments importés, un chiffre que le gouvernement veut voir en baisse. De plus, Oxford business Group estime à 25% la part de la main-d'œuvre algérienne employée par le secteur agricole, celui-ci compte actuellement pour moins de 10% du produit intérieur brut (PIB), un chiffre en baisse depuis une vingtaine d'années, soit depuis que les hydrocarbures dominent l'économie du pays. Si l'économie a crû de 2% l'année dernière, la participation du secteur agricole dans cette croissance est minime. En effet, des récoltes insuffisantes pour plusieurs produits clés ont augmenté les besoins en importation du pays. De plus, la hausse des coûts des aliments a contribué à la montée du taux d'inflation algérien, qui a atteint les 5.8% en 2009, alors que les indices des prix dans de nombreux autres pays étaient plutôt à la baisse. Même dans les bonnes années, l'Algérie doit importer des grains pour satisfaire ses besoins : elle doit en acheter jusqu'à 5 millions de tonnes sur les marchés internationaux. Elle doit notamment importer du blé dur pour les pâtes, d'autres variétés de blé pour produire la farine servant à la confection du pain, ainsi que des céréales pour alimenter le bétail. A cause de la sécheresse, la récolte de grains de 2008-2009 a été médiocre. En effet, elle était de 40% inférieure à celle de l'année précédente, et ce, malgré le fait que la sécheresse en question avait été suivie de bonnes pluies d'automne et d'un hiver clément. Cette année, les 2 millions de tonnes d'orge obtenues permettront à l'Algérie d'exporter au moins une partie de ses grains, une situation qui ne s'était pas présentée depuis au moins 40 ans. Cependant, malgré les plus de 3.5 millions de tonnes de blé récoltées, le pays devra compter sur les importations pour satisfaire la demande locale. « Même si ces mesures et bien d'autres, comme les subventions accordées pour l'achat d'engrais et d'autres produits chimiques nécessaires à l'agriculture moderne, dynamisent le secteur agricole, les agriculteurs algériens seront toujours à la merci des conditions climatiques. En effet, étant donné que l'approvisionnement en eau est limité dans de nombreuses régions et que peu de zones de production sont entièrement connectées à des réseaux d'irrigation, les bonnes récoltes risquent de demeurer une exception plutôt que la règle » estime OBG.