«Il est important de faire des efforts pour augmenter la production agricole dans les filières stratégiques», a insisté, le ministre de l'agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdelkader Bouazghi. Lors d'une séance d'audition devant la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2018, le ministre a précisé que les prévisions de son département ministériel augurent d'une hausse à court terme de la production des céréales à 53 millions de quintaux contre 34 millions actuellement et des pommes de terre de 47 millions de quintaux actuellement à 69 millions. Il est prévu également une augmentation du volume de la production dans la filière des viandes rouge de 5 millions de quintaux à plus de 6 millions de même pour la production de la pêche qui connaîtra une hausse de 102 000 à 200 000 tonnes, a ajouté le premier responsable du secteur. Ces prévisions ont été établies sur la base des moyens de production actuels et l'amélioration prévue de leur exploitation, a fait savoir le ministre. Cette augmentation de la production permettra de stopper l'importation dans les quelques années à venir concernant tous les produits agricoles à exception des céréales et du lait qui requièrent plus de temps avant d'atteindre l'autosuffisance. M. Bouazgui a précisé dans ce cadre que la feuille de route élaborée pour stopper les importations de céréales reposait essentiellement sur l'élargissement de la superficie des terres irriguées afin d'augmenter la récolte, prévoyant un élargissement à court terme de cette superficie de 200 000 à 600 000 hectares sur une superficie globale de 3,5 millions d'hectares réservée à la culture des céréales en Algérie. La production nationale actuelle couvre plus de 70 % des besoins du marché local en produits agricoles. La hausse de la production agricole dans le pays sera accompagnée d'un développement des activités relatives à la transformation, le stockage et le refroidissement outre un renforcement des systèmes de régulation et de distribution, a fait savoir le ministre qui a souligné que les préparatifs étaient en cours pour la mise en place d'une base stratégique pour l'exportation systématique des produits agricoles. M. Bouazgui a estimé que la sécurité alimentaire constituait une «préoccupation quotidienne pour le gouvernement qui a consenti tous les efforts pour augmenter la production et garantir l'autonomie alimentaire pour certains produits stratégiques». Pour atteindre ces objectifs, la stratégie du secteur agricole repose sur l'encouragement des grands investissements privés et l'élargissement de la superficie des terres irriguées de 1,26 millions d'hectares à 2 millions d'ici à trois ans, a indiqué le ministre. S'agissant du budget du secteur dans le cadre de la loi de finances 2018, près de 250 milliards de dinars ont été mobilisés dont 7 milliards consacrés à l'équipement, 30 milliards à la gestion et 30 milliards aux Fonds du secteur tandis que le reste sera utilisé pour couvrir des écarts entre le prix d'achat sur le marché international et le prix subventionné du lait et du blé (149 milliards pour les céréales et 32 milliards pour le lait). Le projet de loi de finances prévoit plusieurs mesures visant à soutenir et organiser la production agricole dont la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée concernant l'orge. Présidée par M. Toufik Torche, président de la commission, la séance d'audition s'est déroulée en présence du ministre des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua et des cadres du ministère de l'Agriculture.