L'importance de célébrer «Yennayer» pour faire découvrir et consacrer la culture amazigh a été soulignée, jeudi, lors d'une rencontre, organisée au Palais de la culture «Abdelkrim Dali» de Tlemcen par la chaîne «Radio Culture». L'enseignant en anthropologie à l'université de Tlemcen, Benmâamar Boukhadra a estimé que «l'institutionnalisation de Yennayer comme fête nationale est une décision importante pour le renforcement de l'unité nationale. Ses retombées sur les plans politique, culturel et civilisationnel sont indéniables car, liées à une question fondamentale qui concerne le peuple algérien et le renforcement de sa solidarité, de sa culture, de ses racines et de ses origines historiques». Il a relevé des changements notables depuis l'officialisation de Yennayer comme fête nationale. «C'est une célébration qui unifie tous les algériens et leur fait découvrir leurs traditions ancestrales et les rituels transmis à travers les siècles». Un autre chercheur en anthropologie de la même université, Mohamed Serridj, a rappelé que «Yennayer est lié au cycle agraire chez les Amazigh, ces populations anciennes de l'Afrique du Nord qui résistaient et défendaient leurs territoire contre tout occupant». Dans ce sens, il a souligné que cette célébration marque également la victoire du roi amazigh Chachnaq sur Ramsès dont les troupes avaient tenté d'envahir l'Afrique du Nord, notamment les zones, situées sur rives des oueds. Le même conférencier a ajouté que les Amazigh considèrent Yennayer comme l'avènement d'une nouvelle saison agricole riche et prospère. «L'officialisation de cette fête nationale permettra de faire découvrir aux jeunes générations notre histoire, nos coutumes et nos traditions», a-t-il dit. Pour sa part, l'enseignant des arts à la même université, Abdelkrim Benaïssa, a rappelé que le carnaval Ayrad, l'une des manifestations les plus connues de Yennayer et célébrée à Beni Snous, a été organisé pour la première fois à Remchi, après la victoire de Chachnaq sur Ramsès. Le carnaval a été ensuite organisé à Béni Senouss, a-t-il affirmé, précisant que les souverains de «Taffesra» et «Faraouna» de la région de Beni Snous avaient invité le roi Chachnaq à visiter leurs villes. Ce dernier a été chaleureusement acclamé par la population, le long de son passage de Remchi vers Béni Senous. Pour marquer cet événement, des bêtes ont été sacrifiées et leurs toisons avaient servi d'accoutrements et de déguisements pour cette population en liesse. C'est ainsi qu'est né Ayred, selon l'orateur. Enfin, le conférencier a proposé la création de troupes théâtrales juvéniles pour perpétuer les rituels de ce carnaval et l'organisation de tournées à travers le territoire national pour faire découvrir ce carnaval. Mounis Benkhdara, enseignant de philosophie, a traité du rôle des savants et philosophes amazigh et leurs apports intellectuels à l'exemple d'Abou Younès Medouari, de Juba II et autres. L'orateur a signalé la nécessité de vulgariser et introduire ses œuvres dans le champ scientifique moderne. La célébration de Yennayer a été organisée par la radio culture sous le thème «Yennayer, une référence historique et culturelle «. Elle a été marquée sur une rencontre sur les potentialités touristique et culturelle de la wilaya de Tlemcen. Une animation artistique a été aussi assurée par les associations «Bouali» et «El Mouahidiya» versées dans la musique andalouse ainsi celles de «Aïn Douz» et «Amel» de Béni Senouss.