Les candidats à l'élection présidentielle 2019 sont, depuis hier, sur la ligne de départ. Le peuple en toute liberté et toute souveraineté choisira son nouveau président de la République lors d'un scrutin qui ne ressemblera certainement à aucun autre. A l'heure où nous rédigeons, ce n'est pas la ruée des postulants à la magistrature suprême. Le siège du Conseil constitutionnel est étroitement braqué sous les feux des projecteurs, dans l'attente des validations officielles des postulants qui seront retenus à l'élection présidentielle. La candidature de Bouteflika reste sujette à un suspense insupportable pour l'opinion publique, dans le fond comme dans la forme, en considération qu'il se trouve toujours hospitalisé en Suisse, d'où rien n'a filtré sur son état de santé, ni sur la probabilité qu'il se présentera lui-même pour déposer son dossier de candidature. Selon toutes les présomptions, il reviendra à son nouveau directeur de campagne de s'acquitter des formalités auprès du Conseil constitutionnel ayant trait au dépôt du dossier de candidature avant la date butoir de ce dimanche 3 mars 2019 à minuit. D'après les déclarations à France 24 d'un colonel à la retraite, un proche du Président, «le dossier de candidature sera déposé dans les temps impartis par la loi et conformément à la loi, qui n'oblige pas A. Bouteflika à se présenter personnellement au siège du Conseil constitutionnel.» Jamais une élection présidentielle n'a été autant décriée, compliquée, indécise et ouverte à toutes les supputations. Les approximations dans les pronostics de ce que sera l'après-élection reste ouverte à tous vents et même aux tempêtes. Les dernières nouvelles que distillent des médias nationaux et étrangers, face au verrouillage des informations officielles sur ce qui se passe effectivement, n'incitent pas à la sérénité, puisque selon Algérie patriotique qui cite là une source généralement bien informée, en l'occurrence la Chaîne de télévision Al Arabia, «qu'il va y avoir un important remaniement ministériel, le plus vaste depuis des années». Ces limogeages seraient incessamment misent à exécution. L'impopulaire Ahmed Ouyahia perdrait son poste de Premier ministre au profit de Ramtane Lamamra selon Euronews. Les dernières informations sur la future élection présidentielle se précipitent. Le journal électronique TSA vient de publier «qu'en fin d'après-midi, vers 17 heures, six fourgons transportant les formulaires de signatures du candidat Bouteflika sont arrivés au Conseil constitutionnel» et que le retour au calme a été observé à Alger-centre, après des heures de manifestation ce dimanche, rue Didouche Mourad. Le candidat Ali Benflis aurait retiré sa candidature. Difficile de prédire l'avenir, face à une atmosphère inaudible, entre les forces politiques qui ne cèdent pas une miette de terrain, à moins qu'une période transitoire reportant les élections ne vienne calmer les esprits et les ambitions des uns et des autres, ce qui donnera au peuple la capacité de choisir ses préférences selon des programmes politico-économiques, et non plus sur le choix du charisme des personnalités en compétition.