Sagesse dans son adolescence. Cet adage va droit à Merzekane Chaâbane, ce talentueux footballeur algérien que l'on pointe du doigt comme un joueur à problème ! On lui a collé l'étiquette de «voyou» et cela lui faisait mal d'entendre cela. Son comportement de battant, de gagneur, qui se débattait comme un lion durant les quatre-vingt dix minutes et qui avait horreur de la défaite. Merzekane Chaâbane, malgré son tempérament de dur, cela n'empêche que c'était un battant et un footballeur très estimé par ses coéquipiers et même par ses adversaires. Dans un terrain de football, il ne trichait jamais, il était grand et solide, possédant un excellent jeu de tête. Merzekane a fait l'histoire du football hussein-Déen où il a fait toutes ses classes. Les mordus de la balle ronde se souviennent encore de son football agressif et viril, mais sachant par moment utiliser son sens du placement plutôt que celui de la force. Chaâbane se défonçait beaucoup sur un terrain de football, en témoingne sa grande chevauchée lors de la rencontre Allemagne-Algérie comptant pour la première rencontre du groupe lors de la Coupe du monde de 1982 en Espagne plus spécialement à Gijon et qui lui a coûté un spot publicitaire d'une marque étrangère. Merzekane Chaâbane est né le 18 mars 1959 à Alger. Son poste de prédilection était de celui d'arrière latéral droit, un défenseur hors-pair et un attaquant de haute de gamme. Il faisait ce qu'il voulait avec le ballon. Il pouvait changer de rythme à sa convenance. Considéré comme l'enfant terrible du football algérien, Chaâbane a éclaté aux cours des Jeux méditerranéens de Split en 1979 à la suite de la blessure de Derouaz. Il était très jeune, à peine les 19 ans, Rachid Mekhloufi le sélectionneur national lui ouvre les portes de la sélection en date du 26 septembre 1978 pour affronter la formation belge d'Anderlecht. C'est un joueur qui remplissait les conditions pour porter le maillot national, un joueur athlétique, un défenseur pur et dur avec lequel, il ne faut pas s'accorder quelques fantaisies, ses interventions étaient à la limite de la correction, au cours de ces joutes, l'Hussein-Déen a fait preuve d'une classe insolente qui allait s'affermir davantage aussi bien dans son club que dans celui de l'équipe nationale. Il était très jeune et sa force était sa polyvalence au sein de l'équipe même si son poste reste celui d'arrière latéral droit, c'est un sportif qui respire la santé et ses montées offensives constituent un véritable danger constant pour les défenseurs adverses, et pour cela, les téléspectateurs ont encore en mémoire le fameux match du Mondial avec la RFA et l'Algérie et dans lequel Merzekane Chabaâne étouffa les Germaniques avec les Rummenigue, Rubech, Litbarski et autres, par sa fraîcheur physique. Le seul défaut de Merzekane était son tempérament par moment nerveux, tout en étant d'un calme olympien, mais c'était un joueur très mal compris, et c'est Rachid Mekhloufi qui lui accorde la possibilité de s'intégrer au sein des Verts. Cette possibilité, il va la lacher alors qu'il se trouvait en concurrence avec un jeune du nom de Sadmi hamid qui semble avoir fait oublier le nouveau sociétaire du jil hendassa. Merzekane Chaâbane pensait qu'en changeant de club, il allait entamer une nouvelle carrière, ce qui n'a jamais été le cas, il était le titan de sa génération, de son époque, un héros, une icône pour le public sportif algérien, c'était le guerrier farouche sur son destrier, intrépide qui travaille les batailles sans jamais manquer d'ardeur, ni jamais perdre de sa vaillance même dans les moments difficiles, il gardait l'allure fière, toujours téméraire et méprisant la faiblesse, il avait la hargne au cœur et la poitrine au vent… Il portait le danger dans le camp adverse, il avait conquis des citadelles sans jamais y rester. Il était fort dans les espaces imprenables et d'indomptables chevauchées, c'était un footballeur rebelle, trop pour être un ange mais c'était un gagneur au sens propre du terme, un grincheux, un mauvais perdant. Merzekane Chaâbane était adulé par tous les Algériens. Il était craint par l'adversaire et son courage légendaire faisait parfois peur même à ses amis. C'était un dur, un coriace et un valeureux combattant. Merzekane avait la fureur de vaincre. Il était un exemple de présence physique et de maîtrise, il fera la Une de la presse internationale qui longtemps durant reviendra sur le match et le potentiel énorme de Chaâbane. Il était le bourreau de l'ogre allemand, il avait un caractère de feu, une personnalité de fer et mouillait à chaque fois, son maillot jusqu'au bout, il assurait, à lui seul, le spectacle… C'était un défenseur sec, nerveux, il avait certainement les nerfs à fleur de peau, il n'avait jamais froid aux yeux et disait réellement ce qu'il pensait. Beaucoup de clubs professionnels étrangers, notamment français ont fait des pieds et des mains pour le recruter mais lui ne voulait pas quitter le NAHD sauf pour le MCA. Il aurait pu être un grand technicien, il a entraîné divers formations algériennes qu'il a fait accéder en division supérieure y compris le Milaha d'Hussein-Dey. Il mit un terme à sa carrière de footballeur et d'entraîneur pour devenir consultant chevronné à la Radio algérienne au côté de Maâmar Djebbour. Ses analyses sont très suivies. Pour rappel, Merzekane Chaâbane a porté le maillot national plus de 55 fois, et a marqué 4 buts. Son dernier match international fut contre l'Angola en date 19 avril 1985 à Alger avec l'entraîneur le duo Saâdane-Mokdadi alors qu'il n'était âgé que de 26 ans, il a fait partie de la formation algérienne aux Jeux méditerranéens, aux Jeux olympiques, aux éliminatoire de la Coupe du monde, à divers matchs amicaux. Il a fait partie des Verts en Coupe du monde de 1982 avec l'Espagne mais il fut éliminé pour le Mondial mexicain pour des raisons incompréhensibles. Chaâbane est actuellement un veritable gentleman, un personnage très respecté et très respectueux.