Portant un intérêt spécial aux médias vu leur influence réelle sur l'opinion publique, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hassane Rabhi, s'est adressé, hier, lors de la conférence animée en marge du Conseil du gouvernement aux sociétés de presse et maisons d'éditions en détresse financière, incapables de s'acquitter de ses dettes. « Je m'engage à apporter des solutions pour régler le problème des sociétés de presses publiques ou privées endettées et en difficulté financière », c'est la promesse faite, hier, par le ministre de la Communication. Pour répondre à son engagement, Hassane Rabhi a indiqué que le premier pas est déjà emboité pour résoudre cette problématique. « La commission pour l'octroi et la distribution de la publicité publique visant à assurer l'équité et la transparence dans la distribution de la publicité de l'ANEP, sans aucune exclusion, est créée », réitérant ainsi son engagement à venir en aide à ces entreprises. Le ministre tend à travers cette solution corriger l'imparité dont étaient victime certains organes de presse qui se plaignent de ce problème depuis plusieurs années. « Certes que je promets des changements, mais nous avons besoins du temps pour parvenir à appliquer le principe de la parité et faire cesser le monopole sur la publicité publique », a-t-il expliqué, ajoutant que son département ministériel s'est déjà rapproché des entreprises médiatiques pour consultation et participation à l'élaboration d'une liste de proposition des conditions adéquates d'octroi de la publicité publique. Le ministre appelle tous les organes de presse à prendre acte de cette initiative et collaborer avec ses services afin de résoudre rapidement la situation précaire des médias algériens, notamment, ceux de la presse écrite. « Nous avons contacté pratiquement tous les médias. Ceux qui n'ont pas reçu de courrier ne signifie pas leur exclusion », a-t-il noté avant de conclure ce chapitre. Lors de la réunion du Conseil du gouvernement, l'attention particulière s'est portée d'une part sur les réformes économiques et d'autre part sur la condition sociale du citoyen. Préoccupés par l'évolution de la situation politique du pays, le gouvernement de Bedoui qui se réuni pour la deuxième fois après sa nomination, s'est focalisé sur l'impératif d'organiser la transition politique de manière souple et pacifique afin de répondre aux revendications constituantes du peuple. Pour ce faire, plusieurs propositions de projets de lois et de décrets présidentiels ont été étalés et débattus lors de cette séance. L'objectif est d'apporter des solutions à la crise actuelle, et éviter d'aller vers l'impasse institutionnelle. Face à la résolution populaire, la liberté et la démocratie ne sont pas des revendications expéditives que le gouvernement pourrait ou souhaite acquérir en une heure à travers des propositions socio-économiques devant convaincre le citoyen algérien. Encore une fois, le gouvernement opte pour des solutions expéditives et tente d'acheter la paix sociale en ignorant les revendications principales des protestataires. Parmi les points abordés figurent le projet de décret exécutif portant sur la réduction du taux d'intérêt sur les prêts octroyés par les banques et les établissements financiers publics aux investisseurs. Un projet qui devrait prendre en compte tous les risques que cette décision pourrait avoir sur les banques, notamment, en cette période de crise où les finances du pays sont dans une situation cataclysmique. Un autre projet de décret exécutif portant sur les types des surfaces irriguées. Un volet important pour le développement du secteur agricole national. Pour encourager la collaboration et le partenariat entre les entreprises publiques et privées, des exposés et un décret exécutif relatifs à des marchés de gré à gré passés entre ceux deux organismes ont été présentés par plusieurs ministres. Pour soutenir son projet, le ministre de l'Intérieur a présenté deux exposés portant sur dix marchés de gré à gré dont neuf conclus par la direction générale de la Sureté nationale (DGSN). Chaque ministre a exposé l'état des lieux de son secteur, et ce, avant de s'attarder sur les propositions et les solutions avancées à chaque problème soulevé dans son secteur. La réunion a été marquée par une présentation détaillée de la situation économique du pays faite par le ministre des Finances qui a mis en avant les dysfonctionnements et les solutions afin de remédier à la situation. Malgré la contestation dont il fait objet, le gouvernement Bedoui persiste dans la mise en œuvre de sa politique tirée de celle du gouvernement de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika.