Les consultants tenteraient, une fois de plus, de séduire par leurs analyses, les téléspectateurs et les auditeurs. Tout le monde aura déjà deviné que lors des grands événements sportifs, les téléspectateurs et auditeurs sont exposés à des retransmissions sportives, c'est souvent des moments de souffrance, non pas parce que l'athlète où l'équipe que l'on soutient perd, mais parce que le spectacle est régulièrement gâché par son commentaire. Analyses scabreuses, «hululements, indignations, lourdeur, la gamme des douleurs infligées est assez large», soulignait un reporter sportif d'une chaîne de télé. Il est aussi vrai, faisait remarquer un éditorialiste que «la position du commentateur, en tant que journaliste ou consultant est prestigieuse mais peu confortable, en réalité. Il est ardu, voire impossible, de répondre à toutes les aspirations. Il faut en effet vulgariser, s'adresser à l'audience majoritaire, se mettre en quelque sorte à son niveau, faire œuvre de pédagogie. Etre un bon passeur, en somme». La communication est importante, chaque mot qui est utilisé doit-il trouver sa juste place dans une juste analyse ? Or, sur les plateaux de télés, tout le monde travaille son image, sait mieux que l'autre, jamais ne se compléte, ou rarement. Le message est donc brouillé, alors que le gagnant est le sélectionneur. Lui seul détient le bon discours, la bonne méthode et la meilleure philosophie de jeu pour mobiliser ses joueurs. Il est également le fin psychologue pour remonter le moral des joueurs, et souvent les laisser libres pour affronter l'adversaire. La sentence ferait sourire quelques consultants, bien que celle-ci pourrait plaire ou même déplaire au sélectionneur. Un bien pour un mal. Cette somme d'énergie que nous offriront les 264 joueurs lors de cette CAN qui ouvrira les portes des stades égyptiens, pourrait être la somme des mois de préparation pour rehausser l'image du football africain. Pour ce faire, il est rare que l'on s'intéresse à l'encadrement de ces équipes. Qui sont les sélectionneurs, et d'où viennent-ils ? L'autre question consiste à savoir : pourquoi un étranger, pas un local ? Nous avons tenté d'apporter un maximum d'éléments, et ce, à travers nos recherches, notamment des analyses faites par nos différents confrères des médias étrangers. La préparation des équipes engagées dans le cadre de cette CAN-2019 est assurée par des sélectionneurs étrangers. «14 pays sur 24 ont préféré miser sur des compétences extérieures plutôt qu'un sélectionneur local... En Egypte, ce sont les Français qui tireront leur épingle du jeu. Pas moins de sept techniciens hexagonaux coacheront durant la CAN-2019 : Nicolas Dupuis (Madagascar), Sébastien Migné (Kenya), Hervé Renard (Maroc), Corentin Martins (Mauritanie), Alain Giresse (Tunisie), Michel Dussuyer (Bénin) et Gernot Rohr (Nigeria). Après une Coupe d'Afrique au Gabon où seules quatre des seize sélections avaient à leur tête un coach local, la CAN-2019 marque un renouveau. En effet, onze sélectionneurs africains seront sur les bancs en Egypte», souligne France 24. Pour l'Algérie ce sera un Algérien, un ancien joueur du PSG et de l'OM qui a débuté sa carrière d'entraîneur au Qatar avec Lekhwiya, devenu ensuite Al-Duhail. Il y a raflé quatre titres de champion (2011, 2012, 2017 et 2018) et trois Coupes. Il a également fait un intermède à la tête de la sélection qatarie. On notera qu'en août 2018, il est appelé au chevet des Fennecs, avec la lourde charge de faire oublier l'humiliation de 2017, où les Verts n'étaient pas sortis des poules. Le Burundi, qui débarque dans cette CAN, sa réparation est assurée par un sélectionneur africain en l'occurrence Olivier Niyungeko, 39 ans, selon France 24, a débuté comme adjoint de Ahcene Aït-Abdelmalek entre 2015 et 2016. Il a emmené les Hirondelles à une belle quatrième place à la Coupe d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Est (Cecafa) en 2017. Il est surtout parvenu à obtenir une qualification historique pour la CAN-2019, la première du pays, tout en restant invaincu lors des éliminatoires. L'objectif ? «Modestement, on aimerait dépasser la phase des groupes», a-t-il indiqué. Bilan : qualification pour la CAN-2019, la première pour le Burundi. Le troisième sélectionneur africain est Sunday Chidzambwa (Zimbabwe), le 4e est Florent Ibenge (RD Congo), le 5e Aliou Cissé (Sénégal), le 6e Ricardo Mannetti (Namibie), le 7e Ibrahim Kamara (Côte d'Ivoire, le 8e Mohamed Magassouba (Mali), le 9e Baciro Candé (Guinée-Bissau, le 10e James Kwesi Appiah (Ghana) et le 11e Emmanuel Amunike (Tanzanie). Il faut savoir qu'il existe des entraîneurs français qui sont dans les équipes africaines depuis les années 1980. Claude Le Roy surnommé «sorcier blanc» est arrivé au Cameroun en 1985. «Selon l'intéressé, on lui aurait collé ce sobriquet car il avait rétorqué aux Camerounais qu'il ne craignait pas les féticheurs et autres marabouts... Pourquoi ? Parce que le premier vrai sorcier de l'histoire était Merlin l'enchanteur, un Breton, comme lui. Il portera le Cameroun en finale à la CAN-1986, puis à la victoire finale à celle de 1988, contribuant à la postérité du surnom. Plusieurs entraîneurs français viennent multiplier les expériences en Afrique. Citons pêle-mêle : Hervé Renard au Maroc, Philippe Troussier (Côte d'Ivoire, Nigeria, Burkina Faso, Afrique du Sud), Henri Michel (Cameroun, Maroc, Guinée équatoriale) ou encore Robert Nouzaret (Côte d'Ivoire, Guinée, Congo)… Le même document présente les années 2000 comme l'âge d'or du sélectionneur français en Afrique. Pierre Lechantre soulève la Coupe d'Afrique avec le Cameroun en 2000. Deux ans plus tard, le Sénégal, sous l'impulsion de Bruno Metsu, atteint la finale de la CAN-2002. La même année, il emmène les Lions de la Teranga à un historique quart de finale de Mondial. Puis, Roger Lemerre remporte la compétition continentale avec la Tunisie en 2004. Lors de l'édition suivante, Henri Michel parvient à hisser la Côte d'Ivoire en finale. L'Afrique est ainsi devenue le terrain où les expériences des sélectionneurs étrangers confirment leurs valeurs.