Le poste de président de l'Assemblée populaire nationale (APN) est depuis hier mardi vacant. Moad Bouchareb, porté, fin octobre dernier, à la tête de la Chambre basse du Parlement par les députés de l'alliance du président déchu, en remplacement de Saïd Bouhadja, poussé à la sortie par la force après une crise inédite à l'APN qui aura duré plus de trois semaines, vient de démissionner. Soumis à une forte pression depuis quelques semaines, le député de la wilaya de Setif qui a succédé à Djamel Ould Abbes à la tête du FLN, a finalement abdiqué sous les coups de boutoir de la nouvelle direction du vieux parti, menée par le nouveau SG, Mohamed Djemaï et la majorité de ses propres députés. Il a présenté sa démission, hier mardi, devant le Bureau de l'APN qui, après examen, a déclaré la vacance du poste. «Après avoir pris acte de la démission, les membres du Bureau ont constaté à l'unanimité, la vacance du poste de président de l'APN, par suite de démission», indique un communiqué de l'APN qui a fait cas d'une réunion du Bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN) présidée par le vice-président de l'APN, Mohammed Moussaoudja. Conformément aux dispositions de l'article 10 du règlement intérieur de l'APN, le Bureau, poursuit le communiqué de l'APN, a décidé de soumettre le dossier de vacance du poste de président de l'APN à la Commission des Affaires juridiques et administratives et des libertés pour élaborer le rapport constatant la vacance. Le Bureau a décidé également à l'unanimité de charger le vice-président, Terbeche Abderrezak de la gestion des affaires de l'Assemblée jusqu'à l'élection d'un nouveau président. Sept présidents de groupes parlementaires, cinq vice-présidents de l'APN et six présidents de commissions permanentes, ont demandé, dimanche dernier, au désormais ex-président de l'APN de déposer, immédiatement, sa démission. Au vu, indiquent-ils dans un communiqué rendu public, dimanche dernier, des récents développements que connait l'APN, afin de préserver «la stabilité» de l'institution législative et le pays. «Nous, vice-présidents et membres du Bureau de l'APN, réunis, dimanche 30 juin 2019, en séance extraordinaire, avons décidé de retirer la confiance à M. Moad Bouchareb en sa qualité de président du Bureau», lit-on à travers ce communiqué. Les signataires de ce document qui ont également décidé d'annuler l'ensemble des décisions prises lors de la dernière réunion du Bureau tenue le 27 juin 2019 ont appelé Moad Bouchareb à démissionner immédiatement de la présidence de l'Assemblée en vue de préserver la stabilité de l'institution législative et le pays. «Cette réunion demeure ouverte», précisent-ils, assurant que cette réunion a eu lieu conformément aux dispositions de l'article 18 du règlement intérieur de l'APN et intervient au vu des développements que connait l'Assemblée dernièrement ayant eu un impact négatif sur le bon déroulement de cette instance et engendré un blocage au niveau de ses structures et des groupes parlementaires, un blocage politique et conduisant l'Assemblée vers l'inconnu et l'instabilité», poursuivent les rédacteurs du document. Le même appel à la démission a été également lancé le même jour, soit dimanche dernier, par les présidents des groupes parlementaires du Front de libération nationale (FLN), Rassemblement nationale démocratique (RND), Tajamoue Amel Djazair (TAJ), Union Ennahda-Adala-Bina, le Mouvement populaire algérien (MPA) et le groupe parlementaire des indépendants. Dans un autre communiqué, ils ont appelé le président de l'APN à démissionner, immédiatement, de son poste, en vue, disent-ils, de préserver la stabilité de l'institution législative et le pays et ce après les développements survenus à l'Assemblée qui ont créé un blocage au sein de l'APN ayant impacté négativement le bon fonctionnement de l'institution législative, sa stabilité et l'exercice de ses missions. Cette décision, expliquent-ils, a été prise à l'ombre de la conjoncture que connait le pays et en réponse aux revendications du mouvement populaire exigeant la démission du président de l'Assemblée dans le but de trouver une solution à la situation politique et rechercher des issues à la crise.