Ils étaient onze entraîneurs africains au coup d'envoi de la Coupe d'Afrique des nations CAN-2019 en Egypte, il n'en reste que deux : l'Algérien Djamel Belmadi et le Sénégalais Aliou Cissé, qui vont s'affronter vendredi en finale de la 32e édition mettant aux prises les sélections de leurs pays au stade international du Caire. Ces deux techniciens ont réussi à mener leurs équipes respectives au dernier stade de l'épreuve, confirmant la tendance portée sur l'entraîneur local lors de cette première édition à 24 pays. Onze fédérations nationales, dont la FAF (Fédération algérienne de football), avaient décidé ainsi de faire confiance aux compétences «africaines», avec l'objectif d'aller le plus loin possible dans cette compétition. L'Algérie et le Sénégal ont réussi à aller jusqu'au bout, mais cela n'enlève en rien au mérite des autres techniciens africains. La Tunisie et le Nigeria, dirigés respectivement sur le banc par le Français Alain Giresse et le Franco-Allemand Gernot Rohr, ont échoué aux portes de la finale dans ce qui a été la meilleure performance des entraîneurs «non-Africains» dans ce rendez-vous continental. Aguirre, Renard, Seedorf : par ici la porte de sortie L'Egypte, pays organisateur, a connu l'une des plus grandes désillusions de son histoire, en se faisant éliminer sans gloire en 1/8e de finale par l'Afrique du Sud (1-0). Et pourtant, la Fédération égyptienne (EFA) a mis le paquet pour confier la sélection des «Pharaons» au Mexicain Javier Aguirre, limogé illico presto à l'issue de l'élimination, provoquant même la démission du président de l'EFA Hani Abou Rida. Le Maroc, qui se présentait pourtant comme l'un des favoris, a connu la même déception, en quittant le tournoi prématurément, en 1/8 de finale face au Bénin (1-1, aux t.a.b : 1-4). Le Français Hervé Renard, qui aurait démissionné selon des médias marocains, n'a pas trouvé la bonne formule pour mener les «Lions de l'Atlas» vers le sacre final comme il l'a déjà fait auparavant avec la Zambie (2012) et la Côte d'Ivoire (2015). Le Cameroun, tenant du trophée qui croyait frapper un bon coup en confiant les rênes des «Lions indomptables» à l'ancien international néerlandais Clarence Seedorf, a également déchanté, se faisant éliminer en 1/8 par le Nigeria (3-2). Autant de déceptions pour des entraîneurs «non-Africains» qui croyaient posséder la baguette magique pour propulser leurs sélections respectives au-devant de la scène, avant de se heurter à la dure réalité du terrain. En revanche, l'entraîneur français de Madagascar, Nicolas Dupuis, peut se targuer d'avoir mené les «Barea» en quarts de finale pour la première participation de leur histoire, avant de quitter l'épreuve au terme de la défaite concédée face à la Tunisie (3-0). Une sortie honorable pour une équipe malgache considérée comme la révélation de cette édition. Chez les entraîneurs étrangers ayant pris part à cette CAN-2019, l'école française était fortement représentée avec 7 sélectionneurs sur 13. Les Fédérations nationales africaines vont certainement faire le bilan et réfléchir sur la nécessité de donner plus de chances aux compétences locales. Djamel Belmadi et Aliou Cissé viennent de montrer la voie.