Une conférence de presse qui n'en est pas presque une. Elle avait toutes les caractéristiques d'un règlement de compte avec les médias. Ce qui est sûr, c'est les sujets développés qui trouvent, à bien des égards, toute leur place lorsqu'il s'agit d'inviter les médias à une contribution directe et franche sans verser dans la critique gratuite. Le mal est profond, «les médias, certains veulent aller au-delà de leur métier de journaliste pour critiquer sans que celle-ci ne soient accompagnée d'une analyse objective». Il appela les médias à devenir un outil qui favorisera un décollage de l'Equipe nationale qui est aujourd'hui au sommet du football africain. Sa relation avec le président de la FAF Beaucoup d'eau coulait encore jusqu'à cette conférence sur l'état de santé des rapports entre les deux hommes en l'occurrence le sélectionneur Djamel Belmadi et le président de la Fédération algérienne de football Kheireddine Zetchi. Prenant son temps, balayant de ses yeux la salle de conférences, dévisageant les journalistes, et avant de répondre à cette première question, il essaya de dissimuler sa nervosité «Nous entretenons des relations très claires, très directes et très simples, telle est la vérité de mes relations avec le président de la FAF». Non satisfait de sa propre réponse, il apportera d'autres éléments qu'il jugera important à noter, «moi, je ne suis pas venue en Equipe nationale d'Algérie pour une personne quelle qu'elle soit, je suis venue pour mon pays et réussir le projet pour lequel je suis ici». Il affinera sa réponse en disant, «c'est un peu comme Zetchi qui n'est pas là pour la FAF ou pour qui que ce soit. Moi aussi je suis le sélectionneur ni plus ni moins, personne n'est indispensable, ni incontournable». Poursuivant son intervention, il fera remarquer que des personnes ont voulu démonter l'Equipe nationale. A ce sujet, il fera passer un message jugé très pointu à cette catégorie de personnes: «Que ceux qui ont fait du mal à l'Equipe nationale viennent demander pardon, le mal qu'ils ont fait à Adlene, malgré ce qu'il a donné tout au long de la CAN...alors messieurs s'il n'a pas votre respect moi il a le mien», non sans terminer, il qualifiera ces personnes «de criminels de l'audio visuel. Je les accuse de semer la fitna entre les joueurs et le «Chaab», parce qu'on prend toujours à témoin le «Chaab». Il expliquera que des consultants avaient voulu charger le public contre l'Equipe nationale dans le cas ou si celle-ci n'arriverait pas en demi-finale. Avant de s'interroger et de se faire plus grave : «Pourquoi ? eux ont atteint la demi-finale ?» Cette manière de faire fait sortir de ses gongs le sélectionneur face à une salle silencieuse. «C'est quoi ça, c'est cela le rôle des consultants-sportifs ?», avant de s'interroger «Où est la sportivité la dedans ? Et ou sont-ils aujourd'hui ? On ne les voit plus, ils se terrent, In challah ils ne reviennent plus, qu'ils n'apparaissent plus, parce que leur mal est profond». Belmadi finira par inviter ces anciens joueurs, à se présenter sur le terrain pour lui expliquer ce que doit être une liste, comment manager un groupe, tariket laab, «eux qui ont une philosophie de jeu, peut-être pas nous... Qu'ils nous expliquent tout ça. Qu'ils viennent nous faire partager leur science et moi je n'aurai aucun problème à apprendre de ces gens là, venez sur le terrain, vous êtes très à l'aise sur les plateaux», lâchera-t-il «comme si vous n'avez jamais étaient joueurs. Venez sur le terrain et faites votre liste de joueurs, mettez votre système de jeu en place, faites-les bien jouer, faites comme Barcelone qui gagne et apporte un plus au pays, et là j'applaudirai, mais venir sur les plateaux avec une feuille et un stylo comme des docteurs et qui commencent à écrire...Je vous promets que je citerai les noms et ce pour éviter de ne pas accuser tout le monde. Il fera référence aux critiques déversées sur le joueur Mahrez qui a envoyé le pays dans les étoiles, ce joueur avez fait vibrer toute une nation avec son but de la qualif'. Ce que Belmadi ressentait en tant que sélectionneur après la coupe «On a fait en sorte de préparer cette finale de la meilleure façon. Il faut de la sérénité, de la confiance et concentration. Ce sont les trois mots importants avant la finale». La liste des joueurs Répondant à une question d'un confrère relative au choix des joueurs, le sélectionneur fera cette mise au point: «Qui est habilité à critiquer la liste ? Qui a le droit de dire que celui là est meilleur par rapport à celui-ci, cela dépasse le journaliste, ce n'est plus votre rôle, venez sur le terrain et dites ce que vous pensez, mais pas sur les plateaux de télé. Restez à votre place, respectez votre métier de journaliste et je respecterai le mien...Je prends toujours des décisions dures, mais je fais en sorte d'être logique par rapport à ce que je pense». Une autre question semble le piquer et le fera réagir d'une manière virulente, «arrêtez de nous questionner sur Faouzi Ghoulem, parlez nous des autres de Chetti, de Bensebaïni de Fares qui vient de se faire opérer. Ghoulem nous a fait part, à nous tous, qu'il n'est pas prêt pour cette fois-ci». Il en profitera pour évoquer l'excellente performance des joueurs professionnels algériens qui évoluent dans leurs clubs respectifs, en l'occurrence Boudjenah, Slimani, Attal. Un seul match «Malheureusement, on n'aura pas cette chance de jouer les matchs programmés. Le Ghana s'est désisté à la dernière minute, ce qui me pose problème parce que nous avons planifié de faire joueur tout le monde. J'ai deux objectifs pour ce stage, à savoir faire jouer ici les joueurs qui ont donné du bonheur au pays devant son public, et l'autre objectif donner du temps de jeu aux autres, notamment à ces nouveaux joueurs qu'on a envie de voir évoluer, ou tout au plus, ces jeunes joueurs à qui il tente de faire passer un message. Il expliquera brièvement que ces nouveaux joueurs ont parfois des difficultés à comprendre qu'il y a des choses à faire avant, après et qu'ils doivent prendre conscience de toutes les exigences du haut niveau. On a des demandes qui tombent, et on a la possibilité de faire un programme intéressant au mois d'octobre, je ne comprend pas pourquoi ce mois de septembre n'a pas été riche en proposition. Peut-être que l'on s'est pris un peu tard. Ce n'est pas à moi de répondre à cette question. Pour le mois d'octobre, peut-être le Brésil qui est une équipe très prestigieuse, ce sera très bien pour l'Algérie. La formation Belmadi souhaite que tous les clubs aient une même envie de se lancer dans la formation de leurs joueurs comme le fait le Paradou qui pratique un beau football, transfert des joueurs vers l'étranger et s'il avait appuyé sur l'accélérateur la saison dernière, il aurait pu terminer champion. Il fera référence au pays qui forme le plus, en l'occurrence la France qui reste le pays qui exporte le plus de joueurs en Europe. C'est un modèle qui fonctionne. Nous, avec la grandeur de notre territoire et la décision qui est prise, celle d'installer des pôles de formation». Trois joueurs ont rejoint les différents championnats européens. «Je suis très heureux pour le transfert de Boudaoui à Nice et Loucif à Angers. Il y a eu des joueurs du championnat qui ont signé en Europe, cela prouve qu'il y a des choses qui se font bien. Il y a la formation qui doit être bien prise en charge. Je suis très content, on va suivre avec attention la progression de Boudaoui. Il va être bien entouré. Il y a également l'éclosion d'El-Mellali avec Angers», s'est réjoui le coach des Verts. «Il y a un projet au niveau de la FAF. Les quatre centres de formation prévus à travers le pays vont dégager une sélection de jeunes joueurs. Ce qui a été fait en miniature au PAC, on veut le faire dans le reste du pays. Le talent existe, mais les joueurs ont besoin d'être formés. On est passés à côté de grands talents, car ils n'ont pas été bien pris en charge. Les autres clubs doivent suivre cet exemple», a indiqué le coach des Verts. Il faut dire que le Paradou AC a montré que seul le travail et la formation paient. D'ailleurs, trois joueurs ont rejoint les différents championnats européens.