Une nouvelle page s'ouvre pour les Verts quelque six semaines après leur sacre en Egypte lors de la CAN-2019. Lundi dernier, les champions d'Afrique plus quatre nouvelles têtes (Chetti, Benayada, Benrahma et Ferhat) ont retrouvé leurs quartiers à Sidi Moussa et, hier matin, le sélectionneur Belmadi s'est présenté devant les journalistes. Pour s'expliquer sur l'été spéculatif et les perspectives immédiates de la sélection. Belmadi qui ne lit pas, n'écoute pas et ne voit pas les médias, ne reste pourtant pas de marbre devant les «histoires» contées par ces derniers depuis la fin triomphale du rendez-vous africain de 2019. Face à quelques journalistes qui ont d'emblée voulu savoir le pourquoi du mutisme des uns et des autres, Belmadi a donné quelques réponses mais notamment répliqué à certains écrits et aux consultants en mal de reconnaissance. Une preuve que même s'il met le casque, Belmadi entend tout ce qui se raconte à son propos. D'abord son «désaccord» avec le président de la FAF. «Zetchi est le président de la FAF, nous avons des relations très simples, très directes et très claires. Je ne suis pas venu pour une personne mais pour l'équipe nationale, tout comme M. Zetchi n'est pas venu pour moi. Si un jour je ne m'entends plus avec lui je pars», affirmera Belmadi sur un ton colérique. Ce n'est pas la réponse qu'attendaient peut-être les présents, mais l'entraîneur a semblé éviter la polémique. Avait-il une dent contre Medane, le manager démissionnaire ? L'ancien joueur de Marseille est moins alambiqué. Catégorique même pour dire sa sympathie à son ancien compagnon de route. «Pour la démission de Medane, dont je profite de l'occasion pour le féliciter, c'est la personne avec qui j'étais le plus proche. Vous connaissez la raison de son départ, c'est la campagne haineuse dont il a été victime», assure Belmadi qui ne désigne pas les «haineux» même s'il est facile de les imaginer. Medane quitte le poste de manager sans qu'un successeur ne soit désigné à sa place. Qu'en pense Belmadi ? «Pour le nouveau manager général, je n'ai pas le pouvoir de décision mais à partir du moment où ça a une relation directe avec l'équipe nationale, j'ai mon mot à dire. On ne va pas me ramener quelqu'un sans me le dire», répond-il. Plutôt confuse comme réponse. Comme l'est celle concernant l'absence d'un second adversaire lors du présent stage qui sera ponctué par un seul match amical, lundi prochain contre le Bénin à Blida. Tourné vers l'avenir Belmadi, qui confirme que le Ghana s'est rétracté en dernière minute et que «ça perturbe mon plan» allumera sans peut-être le vouloir la fédération en affirmant«qu'on s'est peut-être pris en retard». Il promettra que cela ne se renouvellera pas à l'avenir, dès octobre prochain où l'EN doit encore disputer deux tests amicaux. Le Brésil veut nous affronter en octobre «pas sûr qu'on choisisse cette option», «moi je veux deux matchs face à des adversaires qui ressemblent à la Zambie, première équipe qu'on croisera dans les éliminatoires de la CAN-2021. Puis à Belmadi de rafraîchir la mémoire des algériens par l'exploit du 19 juillet dernier au Caire en mettant en avant l'esprit de sacrifice de son groupe et des personnels qui accompagnaient l'équipe. Il révélera certaines anecdotes en rapport avec des matchs pour lesquels l'Algérie était donnée vaincue en disant : «voir les ivoiriens dominés par mon équipe est une vraie fierté » avant de citer la « peur bleue » de ses joueurs quand il fallait remplacer Atal, blessé, par Mehdi Zeffane. «Des joueurs sont venus me voir avant le Nigeria pour me demander comment on va s'organiser sans Atal. Ils doutaient aussi de Zeffane. Je leur ai dit qu'on allait lui faire confiance et s'organiser tactiquement. Je tire mon chapeau à Mehdi», confie le driver des Verts qui a mal appréhendé les critiques envers son défenseur qui «a su neutraliser Musa puis Mané». S'il n'oublie pas les critiques qui, forcément, forgeront son groupe et sa personnalité d'entraîneur respecté qui veut réussir, Belmadi préfère attaquer l'avenir. «Nous ambitionnons la qualification au Mondial-2022», dira-t-il tout de go. Et de poser les jalons de ce que sera le Club Algérie «très bientôt». En ce sens que certains joueurs comme Halliche et probablement Guedioura, Doukha et M'bolhi vont devoir se retirer du circuit et qu'il faudrait, par conséquent, remplacer. Des noms, Belmadi en a plein la tête. Il préfère citer ceux qui sont parmi son groupe comme le jeune Chetti ou bien Boudaoui à propos duquel il fait une prophétie. «Je pense que Hichem Boudaoui va réussir même si on ne va pas trop lui en demander. Avec Vieira, qui a joué au même poste, il va beaucoup apprendre», avoue l'ancien coach d'Al-Duhaïl qui se projette aussi sur les dates Fifa des années à venir. Interrogé sur la possibilité d'une nouvelle rencontre contre l'équipe de France, Belmadi, buteur en 2001 au Stade de France lors de la déculottée de la sélection de Madjer face aux champions du monde emmenés par Zinédine Zidane, aura cette réponse : «Oui je sais, c'est possible qu'on organise un match retour. Le président de la FFF, M. Le Graët, veut organiser ce match avant la fin de son mandat (2021, ndlr)». D'ici là, les Verts continueront à progresser et à rêver. M. B.