Vouloir créer des ponts, des passerelles pour raccourcir les distances et rapprocher les cultures, voir ce qui nous rassemble, oublier ce qui nous sépare, analyser les similitudes des traditions artistiques, culturelles, culinaires, littéraires, musicales, historiques… Tout un programme a été réalisé sur les deux rives de la Méditerranée entre l'Italie et l'Algérie avec pour objectif de promouvoir la citoyenneté active grâce à une meilleure compréhension du patrimoine, des traditions des pays de la Méditerranée par le développement d'une collaboration effective pour développer une meilleure intégration de mœurs communes, des us et des traditions partagées sur ce grand bassin qui réunit au lieu de séparer. Si l'on sait d'une manière certaine que l'Afrique est mère de l'humanité, on est aussi certain de savoir que la Méditerranée est mère de la civilisation. C'est ainsi que pendant quatre jours pleins, l'Algérie à travers l'Association ACP MAC et Oltre Art tentent de réaliser un jumelage entre l'Algérie et l'Italie par différentes actions citoyennes et culturelles à travers la diffusion d'évènements culturels, de pratiques de traditions culturelles algériennes et italiennes sous les formes les plus diverses que sont l'art, l'histoire, la musique, la gastronomie… tout cela pour un festival qui sort des sentiers battus et qui ne manquera pas de prendre racine dans la plus pure tradition d'échanges et de partage. Dès le 16 septembre donc, la voie a été ouverte à quelques vocalises savoureuses lors de la conférence de présentation du programme des festivités entre conférences, concerts lyriques, dégustations de cuisine émilienne et algérienne entre la Villa Abdeltif et l'Institut culturel Italien. On notera que quelques thématiques ont été abordées comme la Méditerranée carrefour de l'histoire, avec une présentation concrète du Festival international de l'Histoire ponctué par des intermèdes inoubliables réalisés par la Soprano Girogia Valbonesi qui s'est lancée sur des morceaux de choix comme «Qassaman», «Qom Tara», «Haramtou bik nouaâssi» de très bonne facture, et des plages de dégustation de cuisine algérienne présentées par le chef Hocine Bouayed, suivi le lendemain 17 septembre 2019 par des interventions sur la thématique des droits de l'enfance au Théâtre de l'Ambassade d'Italie avec des pièces musicales diverses accomplies par la soprano avec, en sus, une dégustation de cuisine Emilienne. La soirée a aussi été l'occasion de regarder dans la même direction, de voir les perspectives sur la thématique : «Au-delà de nos différences» sur une programmation d'un concert musical avec toujours Giorgia Valbonesi, accompagnée des chœurs de l'Académie Profil et du ballet contemporain y afférent dirigé par la chorégraphe Faïza Maameri, co-organistarice de ce Festival… et de Noureddine Saoudi, pas très loin des lieux. Dans cet évènement notable l'«Alma Mater Studiorum de l'Universita di Bologna» représenté par la maître-assistante du département d'études pédagogiques «Giovani Maria Bertin» et cofondatrice du «Centre International didactique d'histoire et de patrimoine» s'est lancée dans une communication sur l'approche globale de l'histoire du bassin euro-méditerranéen en s'interrogeant sur l'hétérogénéité et la complexité des relations sociales qui, en raison de cette proximité et de la mobilité géographique ont donné le jour à de nombreuses traditions et coutumes partagées dans la zone méditerranéenne. Avec aussi les différentes interactions religieuses, linguistiques, culturelles, historiques qui se sont nouées dans le bassin au fil de l'Histoire. Ainsi pour l'historien, professeur associé en histoire médiévale de l'Université de Bologne, le professeur Rolando Dondarini qui évoque la XVIème édition du Festival International d'Histoire qui est «une initiative née à Bologne, il y a seize ans en activant un lien continu et vital entre l'université, la ville et le territoire qui impliquait un réseau dense des organismes culturels, éducatifs et associatifs qui a créé des liens importants ainsi que des manifestations connexes dans d'autres villes italiennes et européennes. C'est un projet culturel aux multiples facettes mené par une communauté de peuples unis par le désir de promouvoir et de diffuser la connaissance de l'histoire en tant que fondement et de facteur de prise de conscience, de responsabilité et de liberté de choix, quant à ce destin commun…». Pour ainsi dire, les droits de l'enfance ont loin d'avoir été en reste à travers la présence pertinente de la «Fondazione Silvana Arbia» qui a une expérience fondamentale à travers cette juge et procureure en Italie, et sur la scène internationale sur des tribunaux pénaux internationaux comme celui du Rwanda. Cette fondation représentée par Silvana Arbia a donné lieu à une conférence pour consolider l'engagement autour des droits de l'enfance par la société civile pour éliminer les abus, l'exploitation des enfants à des fins qui dénient aux enfants leurs droits (enfants soldat par exemple) et essayer d'apporter une amélioration de l'humanité en protégeant les droits des mineurs. Enfin l'hôtesse par qui ces choses sont arrivées, madame Faïza Maameri, chorégraphe, présidente de l'Association Culturelle pour la Promotion de la Musique & des Arts Chorégraphiques «ACPMAC» qui, au-delà de son parcours atypique, reste le partenaire le plus fidèle à cette idée de Méditerranée en marche avec aussi l'Académie des Arts de la Scène «Profil», en donnant une approche théâtrale, scénique contemporaine qui reste dans l'efficience de l'esthétique théâtrale et chorégraphique dans les sentiers venteux des rivages méditerranéens, là où les embruns portent la belle parole dans un bassin fait de rivages magnifiques partagés par mille et un peuples qui gagneraient à la paix, la guerre étant déjà hors de propos. Nous espérons en fait que ce festival qui possède l'âge de ses artères puisse aller jusqu'à la sagesse vénérable d'un âge canonique, il ne nous reste ainsi qu'à souhaiter bon vent à cette très belle initiative.