Le 37ème vendredi de marche a coïncidé avec la commémoration du 65ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse guerre de Révolution, le 1er novembre 1954. Des millions d'Algériens et d'Algériennes ont battu le pavé pour cette nouvelle journée historique pour corriger le cours de leur destinée afin de reconstruire l'Algérie sur les principes de la démocratie, de liberté et de justice. A l'unisson, les déferlements des manifestants sur les rues de la capitale, Alger et celles des autres wilayas ont exprimé leur attachement à la plateforme de revendications charpentée par le mouvement le 22 févier dernier. Le socle de la révolution du sourire. Sans concession et dans la continuité du combat dont les principes ont été initiés par les aïeux, le peuple était hier au rendez-vous avec son histoire. Il a rendu un vibrant hommage aux martyrs et révolutionnaires de la guerre de révolution. 65 ans plus tard, les Algériens remettent la pendule à l'heure avec l'histoire afin de démystifier le pouvoir mafieux qui sévi depuis des années et arracher sa liberté et recouvrir sa dignité. Raison pour laquelle, les mafestants rejettent, aujourd'hui, en bloc les élections présidentielles organisées par les symboles du système et exigent son départ. Fidèles à leur cause et attachés à leur patrie, les Algériens, femmes, enfants, et hommes de tout âge confondu sont sortis pour graver dans les annales de l'histoire, cette nouvelle journée de marche populaire qui arrive à son neuvième mois de protestation. La mobilisation populaire pour ce 37ème vendredi est sans mesure commune avec les précédents vendredis de marche. Les Algériens et Algériennes ont commémoré à l'effigie de l'Algérie le 1er novembre 1954, de manière exceptionnelle et glorieuse. Tout à l'honneur des martyrs. Alger et toutes les autres régions du pays ont célébré cette journée en marchant dans les rues et à travers des chants patriotiques qui raisonnaient de partout, accompagné des youyous des femmes. La capitale a été parée des couleurs de l'emblème national. La veille de la marche, les manifestants affluaient de différentes wilayas du pays pour participer à cette grande marche et symboliser la révolution populaire. Des portraits, des messages et le drapeau national de différentes dimensions ont été accrochés aux murs, aux balcons et aux fenêtres des maisons. En dépit de la répression et du blocage des accès aux différents endroits, les manifestants ont bravé les obstacles policiers qui étaient aux aguets des protestataires qui brandissaient d'autres constantes que le drapeau national. Habitué à ces comportements et verrous policiers, les marcheurs ont imposé leur manifestation où ils ont brandi des affiches, pancartes et banderoles sur lesquelles ils ont exprimé leur profond déni envers le pouvoir et leur solidarité avec les détenus d'opinion. «Libre et démocratique», «L'Algérie n'est pas à vendre», «Un Etat civil et non militaire» et «liberté aux prisonniers politiques», se sont les slogans qui ont défilé tout au long de cette journée de mobilisation populaire, pacifique et «signe de renaissance», comme l'ont indiqué certains manifestants approchés lors de la file humaine qui longeait et sillonnait toutes les allées et rues d'Alger, avec l'espoir d'une Algérie nouvelle. Du haut de leur âge ou du bas de leur âge, les Algériens ont célébré le 1er novembre de façon extraordinaire et ont démontré un nationalisme inégalé à l'aune du changement qui découlera de la révolution populaire.