La veille du 1er Novembre, ce sont des dizaines de tirs de la Marine nationale qui marquent le temps et la mémoire des martyrs. La célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne, 1er Novembre 1954 - 1er Novembre 2014, fait vibrer la capitale. Jour et nuit, les Algérois et les Algériens qui sont à Alger chantent et dansent au rythme du chant révolutionnaire et de l'hymne national Kassamane. Baroud, zorna et danses populaires des quatre coins du pays, ont donné rendez-vous dans les différentes places et boulevards de la capitale. La veille du 1er Novembre, ce sont des dizaines de tirs de la Marine nationale qui marquent le temps et la mémoire des martyrs. L'esplanade de la Grande-Poste quant à elle, était submergée par des dizaines de familles et des centaines de spectateurs qui rappellent les moments des matchs de l'Equipe nationale qui a brillé contre l'Allemagne, la Russie et la Corée du Sud, lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil. Concoctant un programme dense et varié, Alger-Centre enregistre pour la première fois depuis l'Indépendance nationale, la première projection monumentale en 3D, sur la façade de la Grande-Poste à Alger. Le métro d'Alger quant à lui, qui s'étale sur une distance de 9 km à vol d'oiseau et relie la ligne Tafourah à Haï El Badr, a assuré le transport gratuit à tous les passagers durant toute la journée. «Ce n'est pas une surprise pour nous», disent certains passagers qui avaient l'information bien avant la journée du 1er Novembre. Pour d'autres citoyens, le cas est différent. «C'est une entreprise commerciale qui s'est mise dans le tablier des fêtes nationales», disent d'autres personnes, tout en pressant le pas, afin de monter avant la fermeture des portes du métro. Contrairement aux établissements publics, la majorité des commerçants ont ouvert leur portes. La place de la Presse à la rue Hassiba Ben Bouali, grouille de passants qui s'arrêtent à la foire des bijoux traditionnels et du miel. «Cela y va de la tradition des Algériens et la culture du bon accueil», lance un apiculteur à un citoyen qui demande le prix d'un pot de miel. «Le prix est de 700 DA le pot de miel de la montagne qui rassemble tous les produits de la nature», répond-il, dans une ambiance festive. Familles, enfants en bas âge et des jeunes de tout âge, suivent le cortège au boulevard Amirouche. Les colons français avaient peur du défunt Amirouche, même après sa mort au champ d'honneur. Il était un moudjahid de la première heure pour la liberté et l'indépendance du pays, dit-on, a plusieurs reprises. Cassant toute différence de grade et de classe, les Algériens engagés pour la liberté et la démocratie au sens noble, ont tous marché côte à côte, tout en échangeant des idées et des sujets, même sans s'être connus auparavant. Ce sont ces moments festifs qui permettent aux uns et aux autres de lier des contacts et développer des relations humaines, culturelles et sociales. D'autres citoyens marchent et ne se rendent pas forcément compte de l'importance de cette journée mémorable, se fichant éperdument du mouvement et de l'ambiance qui règnent. «L'histoire c'est du passé. il faut penser plutôt à l'avenir», selon eux. Mobilisant des moyens humains et matériels importants, afin de réussir l'événement, de nombreux boulevards comme les boulevards Amirouche, Zighoud-Youcef sont fermés à la circulation, afin de marquer l'histoire du 1er Novembre 1954 qui restera ancré dans l'esprit des générations post-indépendance.