Elu avec seulement cinq millions de voix sur plus de 24 millions d'inscrits, A.Tebboune aura toutes les difficultés du Monde pour convaincre la majorité des Algériens de la sincérité de ses engagements visant le redressement d'un pays qui traverse une grave crise politique et morale. Mais le nouveau Président, qui prêtera serment ce jeudi matin, dispose tout de même d'une marge de manœuvres assez appréciable. A commencer par le fait qu'il a pris un engagement lors de sa campagne électorale de ne briguer qu'un seul mandat. Il sera, selon ses dires, celui qui remettra les clés de la Présidence de la République à un élu de la génération de l'indépendance. Et quand on prévoit de remettre les clés à une autre génération appelée à gouverner dans un futur proche on doit, avant tout, faire le ménage dans la maison Algérie malmenée depuis plusieurs années par de graves affaires de corruption au plus haut sommet de l'Etat. La poursuite de la lutte contre la corruption à tous les niveaux sera un autre gage de confiance adressé à ceux qui accusent le nouveau Président d'être un homme de la issaba. Sur le plan politique un grand chantier l'attend. Il s'agit de la révision de la constitution en menant un large dialogue avec les représentants de la rue, des partis politiques et de la société civile. Objectif, s'entendre sur un nouveau texte fondamental qui évitera au pays de tomber encore une fois dans de graves crises politiques, comme celle vécue actuellement. Il est question alors de rééquilibrer les différents pouvoirs, présidentiel, législatif et judiciaire. Elaborer une nouvelle constitution avec une limitation des pouvoirs du Présidents fera de A. Tebboune, un homme réformateur par excellence. Mais le nouveau Président fera face à un sérieux handicap, celui du temps. Il dispose d'une année pour amorcer le dialogue politique et sociale, finaliser une nouvelle constitution et organiser des élections législatives et locales anticipées. Etant un fervent défenseur de la séparation de l'argent du politique il doit travailler pou permettre l'émergence d'une nouvelle classe politique qui doit soutenir les réformes économiques et sociales. Il y a urgence également à rétablir la quiétude et la paix sociale pour faire face à une situation économique difficile qui risquerait, dans le cas ou elle perdure, d'envoyer le pays dans les bras du FMI et de la Banque Mondiale. Ce serait la plus grande hantise du nouveau Président.