Le président de la République élu, Abdelmadjid Tebboune, a invité les acteurs du mouvement populaire (Hirak) à "un dialogue sérieux" pour l'intérêt de l'Algérie, tout en s'engageant à opérer une "profonde réforme" de la Constitution en associant les différents acteurs concernés. "Je m'adresse directement au Hirak, que j'ai à maintes reprises qualifié de béni, pour lui tendre la main afin d'amorcer un dialogue sérieux au service de l'Algérie et seulement l'Algérie", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse tenue après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle. "Le Hirak qui a permis l'émergence de plusieurs mécanismes", à l'instar de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) "a remis l'Algérie sur les rails de la légitimité, la préservant ainsi de l'aventurisme et des manœuvres qui ont failli torpiller le peuple algérien", promettant d'œuvrer à "rendre justice à toutes les victimes de la "Issaba" (bande criminelle). "Il est temps de concrétiser les engagements pris lors de la campagne électorale, sans aucune exclusion ou marginalisation, ni intention de vengeance", a-t-il soutenu, soulignant qu'il œuvrerait avec "toutes les parties pour tourner la page du passé et aller vers une Nouvelle République avec un nouveau esprit et une nouvelle approche". Le Président élu a saisi cette occasion pour rendre hommage à l'Armée nationale populaire (ANP), "digne héritière de l'Armée de libération nationale (ALN), et à son Haut Commandement", en particulier le général de Corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'ANP, ainsi qu'aux autres corps de sécurité qui ont "géré la situation avec sagesse et clairvoyance et veillé à la protection absolue du Hirak". Concernant ses priorités en tant que président de la République, M. Tebboune a affirmé que, sur le plan politique, il compte opérer une "profonde réforme" de la Constitution à laquelle seront associés des universitaires, des intellectuels, des spécialistes et des membres de la communauté nationale établie à l'étranger. Parmi les autres priorités, figure également la révision de la Loi électorale, a-t-il ajouté, en affirmant qu'il n'avait pas l'intention de créer un nouveau parti ou mouvement politique. M.Tebboune a reconnu que la constitution d'un nouveau gouvernement est une tâche "très difficile", assurant que le peuple algérien sera "surpris" par la nomination de nouveaux jeunes ministres "ne dépassant pas les 26 et 27 ans". Il a affirmé que "la Loi relative à la lutte contre la corruption sera maintenue", soulignant que la "grâce présidentielle ne touchera pas les personnes impliquées dans des affaires de corruption".