Commettre un délit ou être témoin, sinon responsable de quelque chose qu'on n'a pas avoué. L'anecdote est une petite histoire réaliste ou fictive, à caractère ludique ou à valeur morale et que les gens se racontent pour s'amuser ou pour illustrer une situation, sinon pour servir d'exemple à retenir. Que de fois nous avons fauté ou n'avons pas réagi devant une injustice qui a causé un grave désagrément ou des ennuis à une personne qui continuent d'en souffrir pour n'avoir pas été secouru ou prévenu à temps. La vie est faite d'imprévus subis dans la joie ou la douleur. A ces imprévus, il y a une diversité de réactions, tout dépend de la situation et du caractère d'une personne qui en est la victime ou l'auteur. L'anecdote peut prendre diverses formes : cela peut aller du simple fait divers de type méfait ou fantastique, à contenu didactique, au petit récit éducatif. Mais ces anecdotes ont souvent cette particularité d'avoir un personnage coupable. Par exemple on raconte que quelqu'un regrette de n'avoir pas insisté pour qu'un invité reste une journée de plus après un séjour de quelques jours à l'occasion d'une fête. Pour le maître des lieux, la fête est finie, il faut que chaque invité s'en aille par leurs moyens. Il restait un invité qui devait repartir par train alors qu'au fond de lui-même, il voulait passer une nuit supplémentaire pour partir dans de meilleures conditions le lendemain matin. On le laissa partir par chemin de fer le soir tard dans la nuit. Et une heure après, on apprit que le même train avait déraillé et que l'invité faisait partie des victimes. Depuis, ce chef de famille s'est senti coupable et incontestablement, il l'était. Et, au fur et à mesure que le temps passait, ce sentiment de culpabilité le rongeait. C'est dur le regret d'avoir mal agi et d'avoir des remords. Les anecdotes sur fond de culpabilité font partie de la culture populaire Toute la vie collective ou individuelle est jalonnée de ces petites histoires mémorisées et qu'on aime se raconter pour faire passer le temps ou pour mettre un peu de gaieté dans le quotidien, sinon pour servir de leçon. En effet les anecdotes en général et celles qui relatent des délits graves, à l'origine essentiellement orales, remontent pour la plupart à la nuit des temps, c'est par elles qu'on comprenait les problèmes de la vie et à leur apporter des solutions. Quand elles étaient poétiques, elles rentraient dans les joutes oratoires à chaque fois que se retrouvaient les maîtres de la langue pour discuter utilement de problèmes intéressant la société ; d'ailleurs les anecdotes sont en rapport avec le vécu collectif d'où elles sont issues. La manière dont on se les raconte donne une idée du niveau de langue et du niveau culturel. Savoir parler pour un participant à un échange parolier est un atout important pour mieux communiquer. Les meurtres semblables qui alimentent les romans policiers de Georges Simenon sont assez fréquents, ils sont liées chez à des affaires d'honneur. La meilleure anecdote est celle qui relate la mise à mort d'un caïd (du temps de la colonisation, c'est un fonctionnaire chargé de gérer les affaires publiques, plus tard, on l'a remplacé par le maire), qui a dépassé ses limites, il obligeait les femmes de son village à travailler pour lui, lui rapporter chaque jour des cruches remplie d'eau pour son chantier de construction. Toutes les femmes avaient accepté de servir comme esclaves, sous la peur, mais l'une d'entre elles refusa la soumission en jurant de ne ramener de l'eau que pour son homme, son mari, principe sur lequel on ne transige pas dans sa famille. Le caïd la menace. Pour échapper à la sanction, celle-ci décida alors de rentrer chez ses parents pour raconter ce qui lui était arrivé. Sitôt dit, sitôt compris, l'un de ses frères, meilleur tireur de la région, prit le fusil de chasse pour aller s'embusquer sur un chemin habituellement emprunté par le caïd. Il l'attendit patiemment et dès qu'il l'eût aperçu à dos de cheval, il lui tira dessus deux cartouches de chevrotine qui le mirent à terre, mort pour toujours et l'affaire fut classée. On essaya d'enquêter mais en vain, l'honneur d'une famille est lavé et toutes les femmes furent libérées. Mais la particularité, c'est que le tueur n'eut aucun remord et à aucun moment il ne s'est senti coupable. Cette histoire de meurtre finie, elle devint l'affaire des narrateurs de tous les temps : on en a fait un sujet de nouvelles, de faits divers raconté différemment, puis d'anecdotes, de poème à caractère narratif où l'auteur met en valeur l'action de l'un ou l'autre des personnages. Cette histoire remonte à il y a près d'un siècle, mais les gens se la racontent jusqu'à aujourd'hui comme exemple grâce aux écrits qui l'ont relatés fidèlement. Quelques exemples de culpabilité Mais la culpabilité telle qu'on l'a dit au début peut être due à tous les types de fautes que l'on peut regretter d'avoir commis par négligence ou par inconscience des conséquences à court ou à long terme. Les sentiments de culpabilité sont plus ou moins accentués selon le type de la personne coupable, l'éducation reçue est là-dessus déterminante. On se culpabilise de n'avoir rien fait au bon moment pour que ses enfants aient une bonne instruction et de ne les avoir pas éduqués. C'est qu'on est avancé en âge qu'on se rend compte de sa situation d'échec, on regrette beaucoup et le sentiment de culpabilité nous ronge, on se sent déprimé et on devient un cas pathologique. Ainsi que de sujets d'anecdotes intéressants, et quelquefois d'autant plus intéressants que l'accusé est un cas de délinquant insolite. Dans une anecdote extravagante, l'auteur du vol est le directeur d'une école de correction chargée de la rééducation de jeunes délinquants : des enfants et des adolescents arrêtés plusieurs fois pour divers délits souvent graves. Ces délinquants récidivistes ont été placés dans cette école de correction par leurs parents désespérés, dans l'espoir de les voir s'assagir un jour. Hélas dans une école de correction, c'est le directeur lui-même, normalement d'une propreté morale exemplaire et un modèle d'éducateur, qui est accusé de vol. Pour ses dépenses personnelles, il n'a pas hésité à puiser dans la caisse de l'école, pensant que ça ne saurait pas. Lors d'un contrôle inopiné, un inspecteur des gestions comptables s'est dirigé vers cet établissement, ce responsable hiérarchique a découvert un trou anormal dans les comptes. Le directeur supposé être un modèle d'honnête homme ne tarda pas à passer aux aveux. Il a été arrêté et placé sous mandat de dépôt. Qui aurait cru à la malhonnêteté d'un directeur d'école de correction, lui qui est chargé d'enseigner à des délinquants récidivistes, les bons principes d'honnêteté et de respect de la personne humaine. Cette histoire fantastique réellement vécue intéresserait pas mal de gens désireux d'histoires insolites pour rire et bien se détendre. Anecdote se confond souvent avec fait divers et légende Cette anecdote racontée ci-dessus, par exemple, est un modèle parfait d'anecdote extravagante. On peut vous citer des centaines d'anecdotes extravagantes pouvant alimenter agréablement une page spéciale de journal. Cette anecdote peut être le sujet d'un fait divers de la catégorie insolite qui pourrait être aussi la matière d'un roman pour quelqu'un qui sait arranger et rédiger ; beaucoup de romans sont issus des faits divers, nous pouvons vous en citer des exemples incroyables. La même anecdote d'il y a quelques décennies peut devenir une légende en raison de son personnage insolite qui incarne et enseigne à son personnel et à ses élèves l'exemplarité. Une légende est une histoire courte et merveilleuse par son contenu. A titre d'exemple, une fois un brave et bon musulman a vu en songe le diable (que Dieu le maudisse), qui le met devant une alternative : frappe ton père ou tue ta sœur, sinon bois du vin. Frapper mon père s'est dit l'irréprochable musulman, c'est un sacrilège, tuer ma sœur est un crime affreux, je boirai du vin et en buvant du vin, lui qui n'en avait jamais bu, il a frappé son père, et a tué sa sœur. Cette est racontée pour mettre en garde sur les méfaits de l'alcool.
