Certes, avec les changements climatiques et les limites exprimées par l'exploration accrue des énergies fossile, l'Algérie devra repenser sa stratégie énergétique et se diriger le plus tôt possible vers la transition énergétique et le développement du renouvelable qui constitue une alternative à l'énergie sous-terraine et a déjà prouvé son efficacité, tant sur l'environnement que sur la santé. Selon l'état des lieux et l'évolution de ce secteur, il a été constaté que le secteur industriel national «possède un potentiel de 30% d'économie de consommation énergétique», a fait savoir avant-hier, à Alger un représentant de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE). Il a rappelé aux investisseurs locaux l'importance de ce potentiel et de cette alternative énergétique propre dans leurs activités, sans qu'ils n'aient à réduire leur capacité de consommation. « Nos industries peuvent réduire leur consommation énergétique sans pour autant altérer leur production. Cela demande des investissements, une assistance technique et des mesures de renforcement de capacité », a-t-il souligné. Il a, à l'occasion, situé les branches industrielles principales qui devront adopter sans attendre ce mode d'alimentation énergétique. « Les filières principalement concernées sont celles des matériaux de construction, la métallurgique et la mécanique ainsi que l'industrie pétrolière et gazière », a-t-il expliqué. Cependant l'intérêt de l'utilisation du réseau de l'efficacité énergétique ne se résume pas uniquement aux filières industrielles sus-citées, mais peut s'étendre à d'autres domaine. C'est ce qu'il expliqué lors de son intervention, en citant « le concept du réseau d'efficacité énergétique des entreprises (R3E) qui consiste en un regroupement d'entreprises moyennant une assistance technique pour réduire leur consommation d'énergie, notamment en échangeant autour des solutions disponibles pouvant être transposées d'une industrie à une autre ». Avant d'investir dans ce créneau, il est utile d'effectuer des études et «de renforcer l'apport des bureaux d'étude d'experts pouvant accompagner les industriels dans la réduction de leur consommation d'énergie», avant de l'intégrer dans l'activité industrielle. C'est ce qu'a plaidé de son côté, Noureddine Yassaa, le commissaire aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique qui a réaffirmé l'importance et surtout l'urgence d'aller vers la transition énergétique à travers le soutien des industriels à produire l'énergie qu'ils consommeront via l'exploitation du potentiel solaire et thermique que recèle l'Algérie. « Nous travaillons sur cela à travers une stratégie globale intégrant l'efficacité énergétique, le renouvelable et l'auto-production», a-t-il estimé. Tous les intervenants ont exprimé l'indispensabilité d'aller vers l'exploitation de l'énergie solaire afin de préserver l'énergie fossile et surtout venir en aide à l'environnement. C'est d'ailleurs ce qu'a confirmé pour sa part le directeur général de l'APRUE, Mohamed Salah Bouzeriba, qui a appelé au développement de ce secteur afin d'encourager l'émergence de nouvelles approches de management de l'énergie, estimant que son organisme «travaille pour que nos industriels s'approprient ces nouveaux outils et développent des programmes d'envergure». L'objectif est de démocratiser l'utilisation de ce concept et son développement au sein des différentes entreprises industrielles à travers un effort et un travail mutuel entre les industriels et les différents partenaires. « Nous voulons créer un partenariat durable avec les industriels pour parvenir à des résultats concrets », a-t-il renchéri. Il a été, également, une occasion de débattre des différentes expériences dans ce secteur des pays voisins, à l'instar de la Tunisie. Des modèles à prendre en considération et en exemple afin de hisser l'efficacité énergétique aussi loin et au-delà d'une consommation standard.