La poignée de main est franche, jamais solitaire, toujours accompagnée d'une accolade et d'une bise généreusement donnée sur le mode chaleureux. Djamel Khelfaoui cache son visage sous une chevelure « Afro », dans un mix entre Angela Davis et Akli D. Ce bon gars est artiste, plasticien, engagé dans une multitude d'actions citoyennes et d'actions transversales qui sortent de l'ordinaire fait de « bad vibes » vers les horizons lumineux de la bonne action, faite de « good vibes ». L'échange, la disponibilité, la réflexion, l'intelligence du propos sont autant de petits bagages que transporte en lui ce personnage hors pairs aimé du plus grand nombre de ces jeunes artistes et cette nouvelle génération de personnes qui feront notre « movida » à l'Algérienne, notre « Rayha t'koun » qui commence à marquer ses évidences. Il suffit de s'attabler avec lui dans un des cafés de la place d'Alger pour le voir se faire saluer par un nombre grandissant de cinéastes, gens de théâtre ou d'écrivains…authentique ! Un écrivain, un réalisateur, et une assistante de théâtre rencontrés en l'espace de moins d'une heure à quelques pas de la désormais célèbre Grande-Poste, pas très loin d'un fleuriste et d'un café qui fait florès. Djamel Khalfaoui, natif de Batna le 29 janvier 1996, est un enfant de la Cité, il est un enfant de la ville. Chaoui par héritage, féru d'une bonne chakhchoukha pimentée à souhait avec autant de prédilection pour un bon capuccino et des discussions épiques autour d'un bon café à refaire le monde et à lui donner un sens nouveau. Djamel, les cheveux en bataille et la mise un peu anarchique. Curieux de tout, Djamel Khalfaoui met en premier lieu la curiosité en avant, il réalise des tableaux en collage, déchire un nombre incalculable de revues, de journaux et tissus avant d'entamer un long processus de « reconstruction », de reconduction de ce matériaux trituré, déchiré, lacéré qui par la grâce de la sublimation va retrouver les voies de l'esthétique pour nous donner des sentiers interrogatifs, des questionnements esthétiques nouveaux qui mèneront ensuite ce jeune plasticien autodidacte vers des chemins plastiques protéiformes faits de cordages, de photos, de peinture et de dessins. Djamel Khelfaoui, porté par son inspiration dénuée de la lourdeur pédagogique qui souvent attache les artistes dans un élan discursif interminable, laisse planer son envie de découvrir le monde à travers les arts, il emmagasine des revues et du papier anciens et recompose un tableau qui avec agrandissement de quelques photos et portraits de femmes des Aurès prend une autre dimension thématique. Le plasticien est très connu dans le milieu artistique, entre théâtre, cinéma et arts plastiques, sa bouille échevelée laisse son empreinte partout, il parle d'Alger comme étant la capitale du « must be », là où il faut faire, là où il faut être. Il affirme, sans ambages que les artistes et les comédiens sont à l'intérieur, dans les villes d'Algérie, pourtant, là où ça se passe en cinéma, théâtre…c'est toujours en majorité dans la capitale. Il plaide pour que les villes de l'intérieur puissent retrouver l'initiative et avancer. Il précise qu'Alger est en fait une ville de quête, une ville d'introspection qui révèle aussi les jeunes talents. Lui poursuit sa destinée colorée, faite de photos sépia et de cordages multiples qui, assemblés, donnent des œuvres empreintes des plus belles émotions et qui sont porteuses de cette énergie faite de puissance mémorielle et plastique du plus bel effet. Il va sans dire que cet être hors du commun, nommé Khelfaoui, fils des Aurès et des monts abrupts du Belezma ou du massif de Talmat laisse son aura partout où il passe, entre bizness et art, il conçoit des éléments d'accessoires pour le mobilier, entre coussins et éléments de chaises, habillage pour lampadaires et lampes en tous genres, il réalise ainsi des œuvres qui habillent ces objets avec des tissus africains, comme le Bazin, le Hoax, Bogolan…. Khelfaoui, artiste plasticien à l'humilité quasiment gênante, laisse son enthousiasme particulier se parer des plus belles promesses, il partage sa vie entre travail au quotidien pour assurer la pitance et reste un artiste citoyen qui se reconnait dans le Zèbre, animal fougueux qui dans les portraits chinois laisse l'intuition prendre le pas, intuitif, en activités permanentes, doté de clairvoyance, très lucide avec un besoin de comprendre tout le temps tout en ayant des difficultés à organiser son esprit qui reste pourtant très pragmatique… Ainsi semble être Djamel Khelfaoui, qui reste très présent sur les réseaux sociaux, communiquant, commentant, et s'inscrivant dans une veine expressive très citoyenne. La citoyenneté, parlons-en, il s'exprime en intégrant dans ses expressions diverses des actions quasi quotidiennes d'éliminer toute forme toxique par des actions de principe de ne parler que de choses positives, de nettoyer l'environnement, d'intégrer l'écologie dans le comportement quotidien par des campagnes de nettoyage comme « même machi diali nerfed'ha » (même si ce n'est pas à moi, je le ramasse !), qui réunissent un nombre de vues très respectables et des réactions enthousiastes de personnes sensibles à l'écologie, le plasticien multiplie les actions et remet au goût du jour des actions artistiques, performances, mises en scènes du quotidien qu'il met à la disposition de tout le monde et ça marche du feu de Dieu, le reste n'est que discours de fioritures pour ceux qui n'ont pas grand-chose à dire. A suivre sur : Facebook : 7eta w Machi nta3i Instagram : @machinta3i ; Artisanat Africalgérien : Safari facebook, Instagram : @safaribrand_ et hashtags : #zid_khemem/#machinta3i