La capitale du Liban a vécu mardi une catastrophe sans précédent dans cette ville. Une première explosion, survenue en fin de journée, puis une autre très puissante au port de Beyrouth ont fait, selon les premiers bilans, plus d'une centaine de morts et près de 4.000 blessés, causant des dégâts importants sur plusieurs kilomètres et provoquant un immense champignon de fumée dans le ciel de la capitale libanaise. Les autorités libanaises ont annoncé que 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium stockées sans précaution dans l'entrepôt du port de Beyrouth étaient à l'origine des explosions. Le souffle a été ressenti jusqu'à l'île de Chypre, située à environ 200 km de là. Les hôpitaux de Beyrouth ont été vite saturés par l'afflux des blessés. Le ministère de la Santé a appelé à transporter les autres blessés vers des établissements de la banlieue. Les deux explosions ont fait trembler les immeubles et brisé les vitres et soufflé les portes des habitations des kilomètres à la ronde. Plus de 300.000 personnes se sont retrouvées sans domicile. Le Premier ministre Hassan Diab a déclaré durant la réunion du Conseil supérieur de défense, qu'il est «inadmissible qu'une cargaison de nitrate d'ammonium, estimée à 2.750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C'est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire sur cette question». Les autorités libanaises ont ordonné l'assignation à résidence de l'administration du port de Beyrouth jusqu'à que soient établis les coupables de l'explosion meurtrière ayant endommagé la moitié de la ville. Le Conseil supérieur de défense du Liban qui a proclamé Beyrouth «ville sinistrée» a recommandé au gouvernement de décréter l'«état d'urgence» pour deux semaines dans la ville de Beyrouth. Le 5 août a été déclaré jour de deuil national. Suite à ces explosions, le Président Abdelmadjid Tebboune a adressé un message de condoléances et de compassion au Président libanais, Michel Aoun. Le ministère des Affaires étrangères fait état de deux citoyens algériens légèrement blessés, et aucun autre citoyen algérien n'a été signalé dans aucun des hôpitaux de Beyrouth. Trois citoyens algériens ont été gravement blessés, tandis que les biens de trois autres citoyens algériens et le siège de notre ambassade à Beyrouth ont été sévèrement endommagés (les vitres de certaines fenêtres ont été brisées). Les contacts se poursuivaient entre les services de l'ambassade et les autorités libanaises pour s'enquérir de l'impact de l'explosion sur les membres de notre communauté au Liban. Des pays voisins et amis, organisations internationales et de nombreux dirigeants du monde ont exprimé leur soutien et compassion avec le Liban et fait des propositions d'aides aux peuple libanais. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a souligné l'«importance de trouver la vérité dans ces explosions et ceux qui les ont causées». Les Nations unies qui comptent plusieurs blessés parmi son personnel à Beyrouth, «restent engagées à soutenir le Liban en ces temps difficiles et participent activement à la réponse à cet incident», a assuré le porte-parole adjoint du Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est prête à apporter son soutien au gouvernement libanais et les travailleurs de la santé à sauver des vies, a déclaré son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a affirmé que «l'Iran est tout à fait disponible pour fournir de l'assistance par tous les moyens nécessaires», tout en appelant le Liban à «rester fort». Le Premier ministre libanais Hassan Diab a lancé un appel aux «pays amis» à aider le Liban.