Les massacres d'Algériens qui étaient sortis le 17 octobre 1961 à Paris, manifester pacifiquement contre le couvre-feu qui leur a été imposé exclusivement par le préfet Maurice Papon, font partie des crimes de guerre que l'Etat français doit reconnaître. Une association française (Association républicaine des anciens combattants, des combattants pour l'amitié, la solidarité, la mémoire, l'antifascisme et la paix ‘'ARAC'') l'exige comme elle exige le «libre accès à l'ensemble des archives relatives à ces massacres». Dans son communiqué publié sur sa page Facebook jeudi, l'ARAC rappelle les faits : «Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d'Algériens manifestaient pacifiquement contre le couvre-feu imposé par le préfet de l'époque, Maurice Papon, quelques mois avant la fin de la Guerre d'Algérie. Dans la nuit du 17 octobre et durant les jours qui suivirent, la répression des forces de police dirigée par le préfet Papon, fut d'une extrême violence ; manifestants arrêtés, torturés, entassés dans les bus de la RATP, réquisitionnés et enfermés dans les commissariats et dans les stades parisiens étaient courants ; des Algériens furent tués par balles, assassinés dans la cour de la préfecture de police de Paris, jetés dans la Seine. L'ARAC indique qu'elle sera présente le 17 octobre prochain, au Pont St Michel pour faire triompher ‘'Vérité et Justice pour ces massacres''. L'ARAC fait constater qu'«il n'a pas été possible jusqu'ici de connaître combien de personnes sont mortes dans ces massacres». C'est pourquoi elle demande «le libre accès à l'ensemble des archives relatant des travaux des chercheurs et historiens français sur ces massacres. Par cette disposition, l'Etat français arriverait à rompre le silence et provoquerait par la voix de son Parlement, la reconnaissance des crimes du 17 octobre 1961». L'ARAC a souligné dans sa publication intitulée «17 octobre 1961-17 octobre 2020 : Obtenir la reconnaissance du crime par l'Etat», que «ce fut un événement d'une gravité exceptionnelle de la répression d'Etat, la plus violente qu'ait jamais provoquée une manifestation de rue en Europe occidentale dans l'histoire contemporaine». Elle estime que «par cette reconnaissance officielle, la République française œuvrerait au rapprochement franco-algérien, à un traité de paix et d'amitié plus que jamais nécessaire aujourd'hui». Les archives de la police française relatives à la répression des manifestants algériens, le 17 octobre 1961 à Paris, sont toujours secrètes et n'ont pas été versées, jusqu'à aujourd'hui, dans les archives nationales françaises pour qu'elles puissent être consultées par le public.