Le ministère de la Culture et des Arts est disposé à «soutenir les artistes dans la concrétisation de leurs projets en leur garantissant un cadre juridique susceptible de les protéger de tout dépassement», a affirmé samedi la ministre du Secteur, Malika Bendouda. Dans une allocution à l'occasion de la remise de la mouture découlant des travaux de la Commission des arts et du marché de l'art, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, la ministre a insisté sur l'importance pour «l'artiste d'être un véritable partenaire dans ce projet, en tant qu'artiste créateur et autonome financièrement». A cette occasion, la ministre a mis en exergue le travail de la Commission qui a proposé des solutions idoines aux productions du marché de l'art en Algérie, ce qui permet à la culture, a-t-elle dit, de contribuer à l'économie nationale et d'être une source d'autofinancement dans les domaines de la culture et des arts. Parmi les recommandations de la Commission des arts et du marché de l'art présidée par Hamza Djaballah, figure l'installation d'un groupe de travail composé d'artistes, d'experts et de représentants d'organismes et de secteurs gouvernementaux, en vue d'œuvrer au suivi et à l'application des propositions de la Commission en collaboration avec le ministère de la Culture. Il s'agit également d'accélérer l'ouverture d'ateliers dédiés à l'actualisation et au renouvellement de l'arsenal législatif et réglementaire du secteur de la Culture et des arts, et l'octroi de mesures incitatives pour promouvoir l'investissement des start-up dans le secteur de la culture et des arts. Il convient aussi selon les recommandations de généraliser l'utilisation du numérique dans toutes les structures de culture et des arts, les activités et les manifestations, tout en s'ouvrant sur le secteur privé. S'agissant du projet de loi sur le statut de l'artiste, la Commission a proposé la réhabilitation du Conseil national des arts et des lettres (CNAL), étant une plateforme de départ, la cristallisation de la loi sur l'artiste et ce à moyen-terme, ainsi que l'examen de la possibilité d'ouvrir le champ aux établissements culturels à caractère économique pour investir dans le domaine de la culture. En outre, les recommandations préconisent de convertir les espaces désaffectés relevant du ministère en lieux d'exposition et de vente de produits artistiques et en espaces de créativité pouvant accueillir des résidences artistiques et des concerts. L'accent a également été mis sur la création d'établissements et de structures dédiées aux différents domaines artistiques. Il a, dans ce cadre, été proposé la création de l'exposition internationale des arts visuels dans l'Askrem (Tamanrasset). Par ailleurs, la rencontre a été marquée par le lancement de la plate-forme numérique des artistes algériens, qui sera opérationnelle fin octobre. Créée pour le compte du ministère de la Culture, avec la participation du Forum des jeunes et des start-up, en collaboration avec le ministère, cette plateforme permettra aux artistes d'exposer et de vendre en ligne leurs œuvres. Cette plateforme trilingue (arabe, français et anglais) fait la part belle au marché des arts plastiques, dont les productions peinent à trouver des débouchés, mais elle donne aussi la chance aux artistes issus d'autres domaines comme la musique et les arts du spectacle d'avoir plus de visibilité. A cette occasion, une nouvelle revue intitulée «Founoun» (arts) a été présentée. Elle s'intéresse à tous les talents artistiques dans tous les domaines créatifs, selon son rédacteur en chef, le journaliste et réalisateur Nabil Hadji. Le premier numéro rend hommage à l'artiste Hasni Chakroun (Cheb Hasni) auquel un dossier spécial «Hasni, icone de l'amour» est consacré à l'occasion du 26e anniversaire de sa disparition. La revue qui consacre également un dossier aux instituts de formation en Algérie propose au lecteur une multitude d'articles sur les arts visuels, les arts de la scène, la musique, le cinéma et la littérature.