Le procès en appel de l'homme d'affaires et ancien patron du Forum des chefs d'entreprise (FCE) Ali Haddad et de plusieurs responsables, accusés d'octroi d'indus privilèges immobiliers et bancaires et de marchés publics en violation de la législation en vigueur, d'abus de fonction et de conflit d'intérêts s'est poursuivi hier lundi à la Cour d'Alger. Après l'audition dimanche après-midi, par visioconférence, de l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui se trouve à la prison de Abadla (Béchar), condamné dans cette affaire pour octroi d'indus privilèges, abus de fonction et conflit d'intérêts, ainsi que de dilapidation de deniers publics, c'était au tour de l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal et des anciens ministres Amar Ghoul, Amara Benyounes, Boudjemaa Talai, Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda, Abdelkader Kadi et Abdelghani Zaalane, d'être auditionnés pour les chefs d'accusation de dilapidation de deniers publics, octroi d'indus avantages et abus de fonction. Actuellement en détention à l'établissement pénitentiaire de Tazoult (Batna), Ali Haddad a été condamné, en première instance, à une peine de 18 ans de prison ferme assortie d'une amende de 8 millions de DA, avec confiscation de tous ses biens. Dimanche après-midi, Ahmed Ouyahia, qui a été condamné par le Tribunal de première instance (Sidi M'hamed) à une peine de 12 ans de prison ferme assortie d'une amende de 1 million de DA, a nié en bloc toutes les charges retenues contre lui. Il a expliqué, au sujet de «l'octroi d'indus privilèges» que le choix des entreprises dans le cadre des marchés publics «relève de la responsabilité du maître d'ouvrage», ajoutant que les marchés publics de gré à gré sont approuvés à l'unanimité par le Conseil du gouvernement conformément à la loi en vigueur. Hier, deuxième jour du procès en appel, l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal a lui aussi rejeté toutes les accusations dont il fait l'objet et plaidé son innocence. Il estime que depuis 16 mois qu'il est en prison à El Harrach, sa conscience est tranquille, et il se demande toujours pourquoi il se trouve en prison. L'ancien ministre de l'Industrie, Amara Benyounes, interrogé par le juge, s'est déclaré surpris par son incarcération. Selon lui, toutes les enquêtes ont conclu à son innocence dans l'affaire traitée. Quant à Abdelghani Zaalane, entendu en qualité de ministre des Transports et des Travaux publics, il a déclaré n'avoir accordé aucun privilège à Ali Haddad ou à qui que ce soit d'autre. Le procès se déroule à distance pour Ali Haddad et Ahmed Ouyahia. Les autres condamnés dans cette affaire, dont Abdelmalek Sellal et des ministres, ont comparu à l'audience.