Les membres de la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont réclamé avant-hier davantage de mesures pour protéger et sauver les entreprises face aux répercussions négatives de la pandémie de Coronavirus sur les différentes activités économiques. S'exprimant lors d'une séance consacrée à la présentation du Projet de loi de Finances (PLF) 2021, les membres de la commission ont souligné que «la nouvelle loi ne prévoit pas d'affectation de ressources financières pour la prise en charge des entreprises qui ont enregistré une baisse accrue de leurs activités allant jusqu'à la fermeture de certaines filiales». Les entreprises économiques souffrent dans le silence, a affirmé un membre de la Commission, ajoutant que plusieurs d'entre elles risquent la faillite. Dans ce sens, il a ajouté «qu'on ne peut parler de relance de l'économie en tant qu'objectif stratégique pour l'an prochain, en l'absence d'aides financières urgentes au profit des entreprises affectées». Un autre membre de la commission s'est interrogé sur l'utilité des mesures incitatives fiscales et douanières et les avantages contenus dans le PLF 2021 au profit des Start-ups «si l'ensemble du tissu économique souffre et nécessite une aide». Par ailleurs, les intervenants ont insisté sur l'impérative maîtrise des dépenses budgétaires durant les prochaines années, s'interrogeant sur la méthode de financement du déficit prévu qui se creusera à taux relativement élevés d'ici fin 2020 et ultérieurement. Certains membres ont rejeté le recours systématique aux augmentations des taxes et impôts et la création de certaines taxes, à l'instar de celle relative au carburant applicable aux frontières pour les véhicules et camions devant quitter le territoire national. Des membres se sont étonnés de la réduction du budget de certains secteurs comme le Tourisme et l'Agriculture qui, pourtant, occupent une place importante dans le plan gouvernemental visant à trouver des alternatives aux hydrocarbures. En outre, les membres de la commission ont insisté sur l'importance d'allouer toutes les ressources financières nécessaires à la prise en charge des zones d'ombre, compte tenu de leur déficit en infrastructures. Certains membres se sont interrogés sur les raisons de la hausse de l'inflation enregistrée actuellement et prévue pour les années à venir et sur les moyens de la contrôler pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens et des catégories précaires. Concernant les fonds spéciaux, les membres de la Commission ont salué la fermeture de 38 comptes d'affectation spéciale dans le cadre du projet de loi de Finances pour l'exercice 2021, mais ont demandé davantage de précisions sur la manière dont cela a été fait et sur le sort des fonds qui s'y trouvaient et des comptes restants. Au cours de cette séance, les députés membres de la commission ont souligné la nécessité de redoubler d'efforts pour régler certaines problématiques telles que la mauvaise perception des impôts, les postes vacants, le marché noir de la devise, le marché parallèle, le trafic de carburant aux frontières, ainsi que les budgets à allouer aux nouvelles wilayas et wilayas déléguées. Avant l'examen du PLF 2021 par les membres de la Commission, la représentante du gouvernement et ministre des Relations avec le Parlement, Besma Azouar, avait présenté, au nom du ministre des Finances, Aymen Benabderrahme, un exposé sur le projet de loi de Finances pour l'exercice 2021 et les prévisions budgétaires pour 2022-2023.