Les membres du Conseil de la nation ont entamé lundi le débat du projet de loi des finances 2021 (PLF 2021), élaboré dans une conjoncture exceptionnelle marquée par la pandémie de la covid-19 et une crise économique mondiale. Lors d'une plénière, présidée par le président du Conseil Salah Goudjil, consacrée au débat du texte présenté par le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement ,Besma Azouar, plusieurs intervenants ont salué les mesures contenues dans ce texte, tandis que d'autres ont critiqué certains articles, estimant qu'ils "ne profitent pas aux citoyens". Pour le sénateur, Hamid Bouzekri, "la nouvelle loi des finances manque terriblement de textes pour la construction d'une économie hors hydrocarbures, d'autant qu'elle dépend excessivement de la fiscalité pétrolière et des différents impôts et textes pour remédier à l'absence de ressources financières". Et d'ajouter que la "dépréciation récente du dinar algérien face au dollar américain constitue "un impôt indirect sur les prix que le citoyen devra payer", précisant que cette dévaluation conduira ainsi "à la hausse des prix des produits de base et à la baisse du pouvoir d'achat". Par ailleurs, certains sénateurs ont déploré la réduction du budget dédié au secteur de la santé de 4% en pleine crise sanitaire. A ce propos, le sénateur Fouad Sebbouta a déploré la situation "critique" des structures du secteur, en raison du manque d'équipements médicaux, appelant au "dégel des projets de réalisation de CHU dans certaines wilayas pour la prise en charge de leurs habitants et ceux des wilayas avoisinantes". De son côté, le sénateur Naceur Benabra a évoqué "l'absence du développement local en raison de la centralisation de la décision", appelant à "la valorisation des ressources locales privées et à la garantie d'un appui logistique aux produits avec l'aide des diplomates à l'étranger, en faisant la promotion des marchandises locales. Pour sa part, Ahmed Bouzenane, a soulevé "la problématique du déficit du budget général de l'Etat et les moyens d'y pallier", appelant à la relance des secteurs vitaux hors hydrocarbures et du projet de l'énergie solaire en partenariat avec l'Allemagne (Desertec) mais aussi les secteurs du tourisme et de l'agriculture. Les intervenants ont également posé le problème de la disponibilité de la liquidité monétaire enregistré récemment ainsi que le marché parallèle qui affaiblit l'économie nationale. Lire aussi: Conseil de la nation: le ministre des Finances présente le PLF 2021 D'autres ont mis l'accent sur la nécessité de prendre en charge l'insertion socio-professionnelle des contractuels et l'affectation de budgets pour leur titularisation. Dans son rapport préliminaire présenté avant le début du débat du texte en plénière, la Commission des finances et du budget a lu le résumé des préoccupations soulevées par ses membres au ministre de finances lors de la séance tenue jeudi dernier.Parmi ces préoccupations, "l'absence d'une vision claire sur le problème du personnel du filet social". La Commission s'est interrogée sur les mesures douanières que le gouvernement compte prendre pour lutter contre le transfert illicite de devise vers l'étranger.Le Conseil reprendra mardi le débat du PLF 2021 avant d'écouter les réponses du ministre aux préoccupations des sénateurs.