Le gouvernement tente depuis des mois de lutter contre le déclin du secteur de l'industrie. Le dossier de l'automobile devient un véritable casse-tête, pire que mal en raison du retard accusé dans la mise en œuvre d'un plan de relance globale de cette industrie. Le ministre de l'Industrie, Ferhat Ait Ali Braham, a réitéré son ambition d'asseoir une véritable industrie automobile et faire de ce gisement un pourvoyeur d'emplois et un catalyseur d'intégration locale. Un défi de taille qui nécessite aussi des sacrifices importants. Après avoir limité les importations de véhicules, le ministre de l'Industrie exhorte depuis des mois, les investisseurs algériens de se lancer dans la construction automobile avec des partenaires étrangers fiables, et ce, conformément aux conditions fixées dans le cahier des charges. «La relance de l'industrie automobile se ferait sur des bases réalistes et conformes», a-t-il soutenu, hier, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, affirmant que son département est en négociation avec «des concessionnaires allemands pour la construction de véhicules touristiques et utilitaires». «Une aubaine pour asseoir une véritable industrie automobile au niveau local». Il a déclaré que «le marché du véhicule n'est pas une priorité pour le Gouvernement, contrairement, à l'industrie automobile qui est plus profitable à l'économie nationale». Il a fait part de la réception de «180 dossiers de concessionnaires de candidatures pour l'importation de véhicules neufs dont la majorité des dossiers ne se conforment pas aux conditions fixées dans le cahier des charges». «Plusieurs mesures pratiques et incitatives ont été prises par le ministère de tutelle afin d'accélérer la relance de l'industrie automobile au niveau national», a-t-il ajouté. Répondant à la question sur le retour de l'importation des véhicules d'occasion de moins de trois ans, M. Ait Ali a déclaré formellement que ce «dossier est clos», justifiant cette décision qui semble irréversible par la facture d'importation des CKD/SKD qui coûte «plus de 3 milliards de dollars par an au Trésor public», ce qui n'est plus acceptable vu la situation financière actuelle du pays. Triste nouvelle pour les citoyens lambdas. Un revirement inattendu. La décision du retour de l'importation des véhicules d'occasion de moins de trois ans, tant attendue par une grande partie des citoyens, est définitivement abandonnée par le Gouvernement, selon les déclarations du ministre de l'Industrie qui a expliqué ce revirement par «la hausse de la facture de l'importation». Quant à la polémique sur la présence de concessionnaires multimarques, M. Ali a démenti l'information expliquant que «cette activité est contraire à la réglementation en vigueur». Eniem : le dossier sera réglé cette semaine Il s'est exprimé, par ailleurs, sur plusieurs autres questions d'actualité liées à la gestion des dossiers des entreprises publiques qui sont laminées par la crise sanitaire et financière du pays. En réponse à la question, M. Ali a affirmé que «l'ouverture du capital social concerne uniquement les entreprises publiques nécessitant une recapitalisation cyclique, et devrait s'établir à travers la Bourse». Il a précisé, dans cet objectif, que les services de son ministère ont entamé un audit global du secteur industriel public et identifier les entreprises privatisables et fixer les conditions d'accès à l'ouverture des capitaux, plaidant pour l'ouverture du capital à travers la Bourse comme étant le meilleur choix pour «permettre aux épargnants algériens de refinancer le tissu industriel national réduisant ainsi le recours au Trésor public». Concernant la riposte de son département à la crise financière qui étrangle chaque jour un peu plus la majorité des entreprises publiques, le premier responsable du secteur à affirmé que «ses services œuvrent durement pour trouver des solutions, sans précipitation en vue de permettre aux entreprises en question de présenter leur stratégie de développement à négocier avec les banques afin de relancer leurs activités», a-t-il souligné. Revenant sur l'état de la situation financière de l'Eniem, M. Ait Ali a assuré que «cette entreprise a besoin d'un financement bancaire afin de relancer son activité», affirmant que «le dossier est en cours d'étude et devra être réglé cette semaine». «La dette de cette entreprise s'élève à 13 milliards de dinars, ce qui explique l'hésitation des banques à financer ces groupes», a-t-il ajouté, estimant que son département ne peut intervenir pour sauver les emplois et que «seul la préservation des postes d'emplois à l'Eniem dépendra de la stratégie de relance de l'entreprise». Pour rappel, M. Ait Ali a fait savoir solennellement, dans ses récentes déclarations qu'«il n'est pas concevable qu'une entreprise économique de la taille et de la notoriété d'Eniem ne réalise pas des gains». Il a exclu, de surcroît, toute aide financière pour des entreprises non rentables et qui constituent un fardeau pour l'Etat. Quant au sort de l'Eniem, il sera scellé au cours de cette semaine. Samira Takharboucht Voir sur Internet www.lnr.dz.com