Vingt ans après sa création, on peut dire que le bilan du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) est assez mitigé et souvent contradictoire. Cependant, malgré ces difficultés et défaillances, les perspectives d'atteindre des objectifs stratégiques souhaités sont encore fortes. Tous les pays africains, y compris l'Algérie, mènent depuis plusieurs mois une course contre la montre pour réduire l'impact social et économique de la crise sanitaire qui n'a fait qu'aggraver la situation politique et sécuritaire dans la région. Ce qui est sûr, tous les gouvernements africains s'accordent sur l'échec des programmes de développement et de lutte contre la pauvreté et la paix, ce qui a compliqué la mission du Nepad sur le terrain et les efforts de la Banque africaine de développement (BAD). Engagée dans sa lutte pour la paix et la réconciliation en Afrique, l'Algérie aspire tirer toujours profit de l'alliance africaine dans le domaine du développement économique et humain. Un objectif qui permettra au «continent de sortir de la spirale du sous-développement». C'est ce qu'a déclaré le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, jeudi dernier au Symposium de haut niveau sur le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (Nepad), en qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. M. Djerad a fait la lumière sur l'engagement de l'Algérie dans le développement du continent africain afin d'apprécier tous les enjeux économiques et sociaux régionaux. «Partant de sa ferme conviction de la nécessité de consolider le processus d'intégration continentale en Afrique, l'Algérie s'est empressée d'adopter une approche régionale, aussi bien pour les projets d'infrastructure nationaux que pour ceux régionaux, en vue de soutenir efficacement et concrètement la tendance de complémentarité et d'intégration en Afrique», a-t-il affirmé. De hauts dirigeants africains ont pris part à cette rencontre animée par visioconférence, lors de laquelle ils ont examiné et évalué les actions de chaque gouvernement dans la mise en œuvre des programmes de développement du secteur agricole pour renforcer la sécurité alimentaire. Un objectif encore chimérique. Après vingt ans, le projet phase de l'Union africaine (UA) reste à l'état embryonnaire en raison des tensions régionales et la menace terroriste grandissante. L'histoire du Nepad a été marquée par de nombreuses crises mondiales depuis sa création, la plus récente étant la crise sanitaire de la Covid-19. Depuis sa transformation en 2018, en Agence de développement de l'Union africaine (Auda-Nepad), les gouvernements africains espèrent opérer d'importants et radicaux changements dans la gestion des programmes de développement et de lutte contre la pauvreté en exploitant toutes les potentialités humaine et naturelle du continent. Ainsi parvenir à s'adapter aux mutations économiques et technologiques mondiales. L'entrée en activité de la Zone de libre échange continentale africaine démontre la volonté des pays africains de briser tous les verrous de la dépendance et de construire un nouvel espace commun d'échange et de coopération pour atteindre, également, les objectifs fixés dans le projet de l'Auda-Nepad. «La création du Nepad avait pour objectif de permettre aux pays africains de compter sur leurs potentiels et capacités pour faire sortir le continent de la spirale du sous-développement», a déclaré lors de cette rencontre le président du Rwanda, Paule Kagamé, qui a mis l'accent sur «l'importance de l'accord entre l'Auda-Nepad et la nouvelle Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)». Cette collaboration donnera un nouvel élan à la coopération africaine qui devra amorcer une phase transitoire du développement économique et social. Deux projets indissociables. Ce qui sera effectif avec la distribution du vaccin anti-Covid-19 et la réouverture des frontières. «Le respect de nos engagements statutaires en tant qu'Etats membres n'est pas seulement notre devoir. C'est aussi la meilleure façon d'utiliser nos ressources», a-t-il assuré Une vision que partage le chef du Gouvernement algérien qui a exprimé, à son tour, «l'importance de tirer les enseignements de l'échec des divers programmes de développement et de lutte contre la pauvreté, lancés à l'époque par plusieurs instances régionales et internationales», estimant que «cette situation a conduit les dirigeants des pays africains à l'adoption d'une nouvelle approche de développement, consacrant un rôle pionnier pour l'Afrique dans le cadre d'un partenariat, ouvert et permanent, axé sur les préoccupations et besoins des pays africains». «Il était nécessaire de résoudre les problèmes structurels résultant du lourd héritage colonial et de reconsidérer les politiques nationales et régionales qui souffraient souvent de la faiblesse des capacités nationales de gestion et des effets négatifs de l'environnement économique mondial», a-t-il ajouté, affirmant «l'engagement de l'Algérie dans l'exécution du processus de promotion du développement dans le continent africain».