Sortir de l'économie de rente et aller vers une économie diversifiée et productrice de richesse, et pouvoir ainsi rattraper la marche du développement économique mondial, exige de changer de modèle économique. C'est la conviction exprimée, lundi, par le Président Abdelmadjid Tebboune dans une allocution à l'ouverture des travaux des Assises nationales sur l'économie de la connaissance, au Centre international des conférences (CIC), lue en son nom par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. L'élément humain et les compétences scientifiques de haut niveau que compte notre pays sont le socle de cette nouvelle économie, explique le président de la République. Cela passe inéluctablement par «une vision prospective et des mesures et des mécanismes concrets et pragmatiques à court et moyen termes», a précisé le Président Tebboune. La forte volonté de l'Etat et la disponibilité de l'ensemble des acteurs à s'inscrire dans cette dynamique pour opérer une transformation sociétale globale, facilitent cette mutation. Pour le Président Tebboune, le développement «dans une ère marquée par un haut degré d'ouverture et de compétitivité, repose désormais sur les acquis résultant du progrès technologique, de la numérisation et de l'innovation, au sens propre du terme». Il fait observer que «la grande réussite réalisée par tant de pays développés s'explique essentiellement par leur recours à l'économie de la connaissance, devenue l'objectif stratégique de ces pays». «La révolution de la connaissance et les mutations technologiques et économiques qu'elle a générées ont révélé la nécessité de revoir les objectifs du développement des pays de manière à mettre la connaissance et les politiques liées à l'innovation au cœur même de ces stratégies», fait savoir le Président Tebboune. Les Assises nationales sur l'économie de la connaissance, prévues sur deux jours, ont débuté lundi, sous la présidence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, en présence des membres du gouvernement. Abdelaziz Djerad a effectué une visite à une exposition organisée en marge des assises et s'est entretenu avec les exposants. Organisées par le ministère délégué chargé de l'Economie de la connaissance et des Start-ups et le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), elles devront permettre de préparer les réformes nécessaires pour l'émergence d'une économie nationale basée sur la connaissance. Ces assises ont pour but de rassembler toutes les parties prenantes autour de l'économie de la connaissance, en vue de préparer d'importantes réformes juridiques et réglementaires, pour permettre l'émergence d'une économie basée sur la connaissance. Plus de 1.300 participants, dont plus de 200 experts nationaux et internationaux auront à débattre de plusieurs thématiques. L'événement se déroule également en mode virtuel, permettant ainsi à une cinquantaine d'experts algériens de la diaspora de participer aux assises via visio-conférence. Sept ateliers sont organisés, portant sur l'encouragement de la recherche et développement dans le secteur économique, le financement de l'innovation, la propriété intellectuelle, la promotion de l'économie numérique, le transfert technologique, la formation, l'éducation et le renforcement des capacités et gouvernance, L'objectif de cet événement est de réunir toutes les parties prenantes autour de sept principaux thèmes dans le cadre des ateliers qui se tiendront en marge des travaux de la plénière. «L'expression «innovate or die» résume très bien l'ère où nous vivons, une ère où il y a de moins en moins de place pour l'économie produisant de biens à faible valeur ajoutée tels que les ressources minières et les hydrocarbures, ce qui nous met face à des défis majeurs», a souligné le ministère délégué chargé de l'économie de la connaissance et des start-ups. A la fin de l'événement, une plateforme sera lancée pour permettre à tous les intervenants de contribuer à l'élaboration du cadre juridique proposé pour l'émergence d'une économie basée sur la connaissance. Il est attendu de ces assises de formuler les mécanismes et outils nécessaires pour bâtir une économie où le savoir est un facteur additionnel de production en plus du travail et du capital. Il est question d'encourager la recherche et le développement au sein des entreprises pour augmenter leur compétitivité, réduire la fracture numérique qui s'accentue et qui constitue un enjeu de souveraineté majeure.