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«L'Algérie n'acceptera plus les grands transferts de bénéfices de certaines sociétés étrangères»
Benabderrahmane évoque la révision de la réglementation des changes :
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 11 - 2021

Depuis plus d'une année, l'Algérie tente de remédier aux contraintes bureaucratiques et réglementaires afin de faciliter l'accès aux investisseurs étrangers de long terme au marché algérien. A commencer par la modernisation de son système douanier, des assurances et du réseau bancaire, indispensables pour sécuriser les flux et les transactions financières des opérateurs économiques, mais aussi des banques et du marché monétaire et financier. Pour renforcer sa souveraineté financière et économique, l'Algérie œuvre sans relâche pour assurer la stabilité de son marché financier et intensifie les luttes contre les crimes financiers (la surfacturation, sous facturation ou le marché parallèle de la devise). Des pratiques désavantageuses qui ont longtemps porté préjudice au système financier régi par des réglementations anciennes, contestées par les opérateurs économiques, notamment, étrangers. Ils sont plus intéressés par un marché financier stable qui propose une couverture du risque de change et surveille les positions de change des banques... etc.
L'Algérie n'a nul autre choix que de procéder à la révision de la réglementation des changes, de la loi sur la Monnaie et le Crédit, ainsi que de son régime douanier pour faciliter l'implantation des investisseurs étrangers à long terme.
Plusieurs mesures incitatives à la promotion des investissements directs étrangers sont prises par les autorités dont la révision du code des investissements pour protéger les intérêts de l'Etat, générer des capitaux et surtout encourager la croissance et l'emploi. Ce n'est, toutefois, pas suffisant pour attirer les sociétés étrangères et en faire des partenaires ; un travail de recherche et de prospection devrait être mené par les représentants diplomatiques pour accompagner les investisseurs nationaux dans leur quête.
Lors de son intervention à l'occasion de la deuxième journée des travaux de la Conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires algériennes, organisée au Palais des Nations au Club des Pins (Alger), le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a fait toute la lumière sur le rôle des représentations diplomatiques dans la promotion du marché algérien. Il les a appelé «à mener une action anticipative, à assurer la veille et à se mettre au niveau des exigences du bon accompagnement de l'économie nationale sur le plan de l'environnement économique international, et ce, à travers l'initiative et la recherche de véritables partenaires disposés à œuvrer selon le principe gagnant-gagnant», a-t-il souligné.
Promouvoir, en parallèle, le retour des compétences algériennes de l'étranger pour investir dans leur pays. Elles représentent un potentiel important pour la croissance économique du pays, selon M. Benabderrahmane, qui a évoqué la nécessité de renforcer l'investissement national et international en Algérie pour s'extirper de sa dépendance aux hydrocarbures et surtout pour diversifier son économie. Les autorités sont disposées à accompagner les entrepreneurs algériens et étrangers dans leurs projets d'investissement et œuvrent à l'amélioration des cadres réglementaires et juridiques en mettant fin à l'anarchie bureaucratique. C'est l'objectif de la remise à jour de la réglementation des changes, du code des investissements et du régime fiscal et douanier.
C'est aussi une réponse en faveur des exportateurs et entrepreneurs locaux qui sont aussi appelés à attirer les investisseurs étrangers de long terme, qui se sont désintéressés d'investir en Algérie depuis 2009, pour de multiples raisons. Divers facteurs liés au fonctionnement des marchés financiers, à la réglementation prudentielle, à la fiscalité et à l'investissement, notamment le foncier, sont à l'origine de ce désintérêt.
Aujourd'hui, les autorités promettent de remédier à toutes les lacunes administratives, financières et réglementaires pour booster les IDE qui ne représentent que 1.3 milliard de dollars en Algérie et garantir un écosystème favorable aux investisseurs. Cette souplesse et flexibilité réglementaire ne signifie pas l'abandon du principe de protectionnisme toujours prôné par l'Algérie ou de sa souveraineté financière.
Le Premier ministre et ministre des Finances a affirmé qu'un «travail avait été engagé pour remédier aux lacunes relevées dans la réglementation de change», assurant, par ailleurs que «désormais, l'Algérie ne supportera plus les grands transferts de bénéfices de certaines sociétés installées en Algérie, qui ont investi entre 50 et 60 millions de dollars, alors qu'elles effectuent des transferts de plus de 200, voire 250 millions de dollars par an». Il réaffirme ainsi la surveillance stricte des positions de change des banques et le transfert des capitaux pour ne pas tomber dans les erreurs du passé.
Quant à la facilitation administrative, M. Benabderrahmane insisté sur «la nécessité de délivrer les visas d'une façon instantanée»aux investisseurs étrangers qui se sont plaints de la difficulté d'obtenir un visa algérien.


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