L'Etat fait depuis plusieurs mois de la lutte contre les faux investisseurs industriels et contre toutes les formes d'abus administratif afin d'assainir le climat des affaires et impulser l'investissement national. C'est l'objectif principal du Gouvernement actuel qui a déjà tracé sa feuille de route pour la relance industrielle à travers la mise en œuvre d'une nouvelle vision stratégique et la restructuration des organismes chargés d'accompagner les investisseurs et de défendre l'attractivité du marché national. Sans oublier la stabilité financière et fiscale importante pour encourager les investisseurs étrangers à venir en Algérie. Les autorités ont établi depuis des mois leur nouvel ordre des priorités pour accélérer la libération de l'acte d'investir et stimuler l'industrie diversifiée et rentable. Plusieurs décisions ont été prises dans ce cadre dont la dissolution du Conseil national de l'investissement (CNI), accusé de ne pas «accomplir son rôle correctement» et le blocage de plus de «2.500 projets d'investissements» qui attendent son aval. Quel est l'avenir de ces projets en suspens ? Des analystes s'attendent déjà à une réponse à cette question lors de la Conférence nationale sur la relance industrielle, présidée hier, par le حrésident de la République Abdelmadjid Tebboune. Actuellement l'enjeu est de taille. Pour rappel, ce problème de blocage a été relevé par le Premier ministre et ministre des Finances Aïmene Benabderrahmane qui a regretté l'»immobilisme» de cette instance devenue très préoccupant. Sa mise en veilleuse était prévisible en raison des dysfonctionnements et de la centralisation des décisions à son niveau qui ont provoqué la colère des investisseurs en attente de son accord pour lancer leur projet. Le chef du Gouvernement a ainsi affirmé la situation de blocage au niveau du CNI assurant que «près de 2.500 projets étaient en attente de l'aval du CNI». Ce qui est à l'encontre de la nouvelle politique structurelle des pouvoirs publics mobilisés depuis des mois contre les mauvaises pratiques bureaucratiques et les difficultés d'accès au financement et au foncier industriel. Ces obstacles ont mis à terre l'investissement national et ont fait fuir les investisseurs étrangers. Ces derniers se plaignaient, notamment, de la règle 51/49% régissant l'investissement étranger en Algérie instauré en 2009 et récemment abrogée pour certaines catégories d'activités non stratégiques. Après des mois de concertations et de consultations avec des représentants d'entreprises publiques et privées, le ministère de l'Industrie dépeint un tableau plutôt morose de la situation du secteur industriel dans le pays en raison du phénomène bureaucratique, de l' instabilité juridique, de la corruption et de la fraude... Déterminé à révolutionner le secteur industriel, le ministre de tutelle, Ahmed Zeghdar a invité tous les opérateurs économiques (publics-privés), les experts et différents organismes à prendre part au débat national sur la relance industrielle qui sera animé au cours des trois jours de la Conférence nationale sur la relance industrielle présidée, hier, par le Président Tebboune. C'est l'occasion pour les chefs d'entreprises et les investisseurs locaux d'échanger et d'exposer leurs préoccupations, notamment, en cette période de crise. Mais aussi pour contribuer avec des solutions pratiques pour relever mutuellement ce défi de la relance du tissu industriel, tant attendu. Aider à la promotion de l'investissement et l'ouverture de toutes les voies fermées depuis des années. Egalement évaluer les efforts entrepris par les autorités concernées pour débloquer les projets en suspens et la mise en œuvre du programme de réhabilitation des zones industrielles devant relativement dynamiser l'octroi du foncier industriel, à l'origine de l'arrêt de plusieurs projets d'investissements. Le ratio des investissements locaux et même étrangers a baissé de manière significative ces dernières années. Optimisation de l'offre foncière pour encourager l'investissement Les opérateurs économiques, notamment, publics se plaignent de la difficulté d'accès aux crédits bancaires, mais aussi au foncier industriel. Ces entraves refroidissent les investissements et font échouer leur projet. Contrariées par cette réalité, les autorités ont mené leurs enquêtes au niveau des zones industrielles et les services concernés par l'octroi du foncier pour rétablir de l'ordre dans ce domaine et optimiser l'offre foncière. Malheureusement le constat est vite fait. L'état délabré des zones industrielles impose aux autorités la mise en place d'un nouveau plan de gestion des ZI à mettre au service de l'investissement et du développement local. Depuis le début du programme de réhabilitation, les autorités font état de «167 opérations réalisées à ce jour, portant sur 59 zones industrielles et 61 zones d'activités, pour un montant global de 19,87 milliards de DA et de 36 opérations pour un montant global de 24,687 milliards de DA sont, en outre, inscrites actuellement au niveau du ministère de l'Industrie et des Mines dans le même cadre». L'assainissement de ce secteur est très complexe pour de multiples raisons, toutefois, cette complexité n'empêche pas le ministère de tutelle de poursuivre sa dynamique d'octroi du foncier industriel aux véritables investisseurs et de récupérer le foncier non exploité, notamment, au Sud du pays. La lutte contre les faux investisseurs se poursuit depuis des mois. Le chemin vers une industrie diversifiée et solide est encore long !