L'Algérie est à la traine face à la guerre pandémique du Covid-19. La réticence générale des Algériens au vaccin anti-Covid-19 est en passe de devenir un danger sanitaire national qui peut coûter cher.Les derniers chiffres présentés hier par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, sur le taux de vaccination de sa population font peur. En effet, Abderrahmane Benbouzid a révélé hier que le taux de vaccination des personnes âgées de plus de 18 ans (adultes) contre la pandémie du Coronavirus Covid-19 a atteint les 28%, un taux de vaccination qui ne dépasse pas les 10 ou 11% par rapport au nombre totale de la population, ajoute le ministre lors de son intervention à la télévision nationale. Des chiffres faibles qui donnent froid dans le dos. En face, le ministre a estimé que le taux de vaccination en Algérie reste faible, malgré tous les efforts consentis par l'Etat pour lutter contre cette pandémie, notamment l'abondance des vaccinations ainsi que des campagnes de sensibilisation. « Pourtant les choses ont bien commencé en juillet dernier, où la campagne de vaccination avait connu un engouement important et l'afflux des Algériens avait atteint des niveaux records et ce, en pleine troisième vague de variant Delta du Covid-19. On est arrivé jusqu'une moyenne de 25 000 personnes vaccinées par jour », regrette le ministre de la Santé. Après le passage de la troisième vague de Coronavirus et après que les Algériens ont dépassé le stade de la peur, le nombre de personnes vaccinées a diminué à 20 000 par jour dans tout le pays. « Certains jours, le processus de vaccination dans la capitale, Alger, n'atteignait que 500 ou 600 citoyens par jour », implore-t-il. Face à ce comportement déplorable et cette réticence presque générale, et en dépit de la disponibilité des doses de vaccins anti-Covid, les citoyens continuent à se méfier de la vaccination, mettant dans l'embarras les autorités sanitaires, d'autant plus que des millions de doses de vaccins vont bientôt arriver à date de péremption, une autre perte sèche. Par ailleurs, Abderrahmane Benbouzid a indiqué que durant la période allant du 1er au 25 décembre dernier, le nombre d'hospitalisation au Covid-19 était d'environ 5000 cas, tandis que 8 sur 10 des patients, soit 81% n'étaient pas vaccinés. Durant cette période considérée, le nombre des patients admis aux soins intensifs était de 357 cas. Aussi, 90% d'entre eux n'étaient pas vaccinés, a précisé le ministre qui a indiqué que le nombre de patients mis sous respiration artificielle était à 100% des non-vaccinés. Omicron, une régénération dangereuse Au moment où l'Algérie recensée ses premiers cas du nouveau variant Omicron du Covid-19 atteignant 16 contaminations jusqu'à présent, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de lancer une nouvelle alerte sur les pouvoirs maléfiques que détient l'Omicron au cas d'une multiplication des cas dans le monde, car il pourrait accroître le risque d'apparition d'un nouveau variant plus dangereux du Covid-19, a averti avant-hier l'OMS. Cette alerte a été donnée par Catherine Smallwood, une responsable des situations d'urgence à l'OMS, lorsqu'elle a indiqué hier que la montée en flèche des taux d'infection pourrait avoir l'effet inverse. « A force qu'Omicron se répand, plus il se transmet et plus il se réplique, plus il est susceptible de générer un nouveau variant », a-t-elle précisé. Omicron se propage très rapidement dans le monde, le constat est très alarmant. Durant la seule journée d'avant-hier, l'Université américaine Johns Hopkins a recensé un nouveau record du nombre des contaminations par Covid-19 aux Etats-Unis, où plus d'un million de cas positifs ont été enregistrés durant les dernières 24 heures, dont 80% des cas d'Omicron. En face, le Royaume-Uni a annoncé, durant la même journée, avoir recensé pour la première fois plus de 200.000 nouveaux cas quotidiens, est menacé d'une crise hospitalière due au manque de personnel provoqué par la vague d'Omicron. La France a recensé plus de 271.000 cas durant la seule journée d'avant-hier, un record. Cette forte propagation du variant d'Omicron dans le monde n'augure rien de bon. En Europe, plus de cinq millions de nouveaux cas ont été comptabilisés au cours de la dernière semaine de 2021, ce qui « éclipse presque tout ce que nous avons vu jusqu'à présent », a ajouté la responsable de l'OMS.