A la veille de l'ouverture des travaux du 6ème Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs du gaz (GECF), en marge duquel est programmée la réunion ministérielle extraordinaire du GECF, organisés conjointement à Doha, capitale du Qatar, le nouveau secrétaire général de cette organisation, Mohamed Hammel, a qualifié la conjoncture actuelle de favorable pour les 11 pays membres du GECF, dont l'Algérie. « Le 6ème Sommet du GECF se tient à un moment opportun : le monde a commencé à se remettre des conséquences néfastes et dramatiques de la pandémie de Covid-19 », a-t-il indiqué, dans un message publié sur leur site officiel, ajoutant que « les marchés des produits de base en général, et les marchés du gaz naturel en particulier, ont connu les fluctuations d'une extrême volatilité ». L'heure est au renforcement de la coopération multilatérale dans le secteur gazier, devenue, par la force des circonstances actuelles, une priorité dans la politique de développement de l'industrie gazière afin de produire des quantités suffisantes pour couvrir la demande croissante en GNL. L'Europe cherche depuis des mois une alternative au gaz russe afin de sécuriser ses approvisionnements en cas de guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui est un membre important du GECF. Egalement présent à ce 6ème Sommet durant lequel, les participants discuteront des projets d'investissements et des perspectives de coopération futures. Certains pays membres du GECF, à l'instar de l'Algérie et de la Russie, ont procédé, quelques jours précédants cette rencontre, à la signature d'un accord pour « la réalisation d'opérations de forage de 24 nouveaux puits ainsi que la réalisation d'une unité de traitement pour la production de gaz naturel ». Toute la production sera destinée à l'exportation a souligné la compagnie publique des hydrocarbures, Sonatrach qui vient de relancer ses projets d'investissement avec le groupe russe Gazprom. L'objectif est d'intensifier les investissements du premier pays exportateurs de gaz naturel dans le domaine et développer davantage les infrastructures gazières (terminaux méthaniers, réseaux de transports et gazoducs, bac de stockage...) pour faciliter sa circulation vers l'Europe, particulièrement. Ces projets sont un argument fort en faveur de l'augmentation de la production nationale du GNL, considéré comme un allié de l'environnement et l'énergie de l'avenir. Chaque pays a mis en place une stratégie efficace pour maintenir son volume de production et protéger ses parts du marché. Les stratégies de l'Algérie, du Qatar et de la Russie pour le développement de ce secteur ont toujours fait l'objet de comparaisons et d'évaluation depuis plusieurs décennies. Dépassée par le Qatar, aujourd'hui, premier exportateur mondial du gaz naturel, alors qu'elle n'est qu'à la 9ème place après avoir été le premier pays à exporter le GNL en 1964, l'Algérie veut retrouver ses jours de gloire. Il faudrait faire face à la concurrence et à l'évolution du marché, devenu volatile ou sceller de nouvelles alliances ! L'autre option à méditer. L'Algérie prend déjà les devants et veut profiter de la crise actuelle, malgré des problèmes techniques ou logistiques, pour répondre à la demande des pays européens qui cherchent désespérément une alternative au gaz russe. Jouer ainsi sur sa proximité et les prix. Un fournisseur idéal ; mais il faudrait gagner la confiance des clients européens qui, pour couvrir cette pénurie, ont fait appel au Qatar. Ce dernier a indiqué qu'il « ne pourrait pas à lui seul sauver l'Europe si la Russie venait à interrompre ses livraisons de gaz dans le contexte de la crise autour de l'Ukraine », selon les dernières déclarations de son ministre de l'Energie. Ce qui laisse croire en la volonté du Qatar de collaborer avec ses alliés, membres du GECF, pour approvisionner le marché européen en gaz naturel et même les Etats-Unis. Une occasion aussi pour pousser ces pays consommateurs et demandeurs à investir davantage dans le développement de cette ressource, négligée. Le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a souligné cette problématique lors de la 23ème réunion ministérielle du GECF, en 2021. « La pénurie de gaz démontre la nécessité d'investir davantage dans le gaz naturel comme un marché abondant et bon, source d'énergie flexible pour atteindre l'égalité énergétique pour toutes les parties du monde de manière durable », a-t-il indiqué. Il a été convenu, lors de cette même réunion que « l'Algérie accueillera le 7ème Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) à Alger en 2023 ». Aujourd'hui, M. Arkab prend part à la réunion ministérielle du GECF, à Doha, durant laquelle, les participants évalueront les progrès marqués depuis la précédente rencontre et se pencheront sur le nouveau rapport annuel du GECF », Global Gas Outlook .